Bouquet spirituel:
18 février
Constance, fille de l'empereur Constantin, était encore païenne et affligée d'un ulcère qui envahissait peu à peu tout son corps. Elle alla, dans l'impuissance où elle voyait les médecins, solliciter du secours au tombeau de sainte Agnès, dont on lui citait quelques miracles. Lorsqu'elle fut là, elle pria et s'endormit. Alors elle entendit une voix qui lui disait: "Constance, allez constamment, croyez en Jésus-Christ Fils de Dieu, et Il vous guérira." Elle se réveilla et se trouva guérie.
Aussitôt, retournant au palais, elle annonça vivement à son père le miracle qu'elle venait d'obtenir. Parmi les généraux de Constantin, le principal était alors Gallicanus, père de deux vierges nommées Attica et Artémie. Ce personnage, qui était veuf depuis quelque temps, voyant la princesse Constance florissante de santé, demanda sa main à son père.
Constantin, qui comprenait que sa fille avait pu faire le voeu de virginité, hésitait à répondre. Constance vint à son aide et dit à Gallican: "Je vous prie de remettre les noces que vous projetez après la victoire que vous allez remporter sur les Scythes, et laissez-moi vos deux filles Attica et Artémie."
Le général, voyant dans ces paroles une prophétie, partit pour la guerre, emmenant avec lui deux sages officiers que la princesse lui donnait pour conseillers et qui étaient les saints Jean et Paul; ils lui firent comprendre que cette victoire qu'il attendait lui serait accordée par le Dieu de Constance; et dès qu'il se vit vainqueur, il se déclara chrétien. Il ne songea plus qu'à en remplir les devoirs. Les noces n'eurent pas lieu. Les trois vierges se consacrèrent à une retraite sainte auprès du tombeau de sainte Agnès. Elles allèrent rejoindre cette grande vierge, et sont honorées ensemble le 18 février de l'an 350.
Collin de Plancy, Vie des Saints, Tome 4, p. 312-313