Vies des Saints
nos modèles et nos protecteurs

Bouquet spirituel:

«J'estime que les souffrances du temps présent n'ont pas de proportion avec la gloire à venir...»

S. Paul, Rom. 8, 18

7 septembre

Sainte Reine
Sainte Reine
Vitrail - église d'Ars

Sainte Reine
Vierge et Martyre
(† 253)

La petite ville d’Alise-Sainte-Reine n’est autre que l’antique Alésia, ville forte de l’ancienne Gaule, et dernier boulevard de l’indépendance nationale contre les envahissements des armées romaines. Elle tire son nom actuel de la sainte Martyre qui l’a illustrée.

Reine, tel était le nom de la jeune fille, naquit à Alise, vers l’an 236. Son père, nommé Clément, comptait parmi les principaux personnages de la région. Sa mère était morte en lui donnant le jour. L’enfant fut confiée à une nourrice chrétienne, dont un des premiers soins fut de lui faire administrer secrètement le baptême et de l’élever dans la vraie foi. Lorsque, plus tard, Clément apprit la chose, il entra dans une si violente colère, qu’oubliant les sentiments de la nature, il chassa sa fille de sa maison, avec défense d’en jamais fouler le seuil.

Reine fut recueillie par sa nourrice qui lui apprit à croître dans l'amour de Dieu et dans la modestie angélique. L’occupation de la jeune patricienne était de conduire aux champs le modeste troupeau de sa nourrice, de prier et de se délecter dans la lecture de la vie des martyrs.

Sous l’empereur Dèce, le préfet des Gaules, Olybrius, venu à Alise pour y exécuter les édits de persécution, en 251, fut frappé de la beauté de la jeune chrétienne, et prenant prétexte de sa religion, résolut de l’enlever.

C’est pendant qu’elle menait son troupeau au pâturage qu’elle fut arrêtée. Soupçonnant les infâmes desseins de son ravisseur, elle adressa au Seigneur cette ardente prière: «Ah! mon Sauveur, Vous, l’Époux des âmes chastes et le protecteur des vierges, souffrirez-vous qu'un homme corrompe ma fidélité et triomphe de la faiblesse de mon âge et de mon sexe.»

Olybrius, ayant ordonné d'amener la prévenue, commença par l’inviter à renier Jésus-Christ en lui faisant miroiter les avantages qu’elle en retirerait. – «Je suis chrétienne, répondit la jeune fille, et je préfère cette qualité que j'ai reçue par le baptême à toutes celles que la nature et la fortune pourraient me procurer.» – Olybrius n’insista pas, se réservant pour son retour d’Allemagne où l’appelaient ses devoirs militaires.

À son retour à Alise, le gouverneur s’informa des dispositions de sa prisonnière, et entra dans une grande colère en apprenant la constance de sa foi en Jésus-Christ. Après l’avoir inutilement pressée, exaspéré de l’insuccès de toutes ses tentatives, il ordonna de la soumettre à la torture. Reine endura tout sans un mot de plainte; et aux invitations réitérées de sacrifier, elle ne répondit que par le silence.

Le lendemain Olybrius tenta une fois de plus d'amener sa prisonnière à adorer les idoles et à accepter sa main. La jeune fille fut inflexible et déclara qu’elle resterait «fidèle à son Dieu, malgré les tourments et malgré la mort». – Désespérant de vaincre une telle fermeté, et voyant que rien au monde ne pouvait ébranler une âme si vaillante, le tyran ordonna de lui trancher la tête; ce fut son dernier argument. La victime tendit doucement le cou au bourreau et alla se joindre aux Agnès, Blandine et autres vierges qui forment la cour de l’Agneau.

J.-M. Planchet, Nouvelle Vie des Saints, 2e éd., Paris, 1946

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