Vies des Saints
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Bouquet spirituel:

25 mai

Sainte Madeleine-Sophie Barat
Sainte Madeleine-Sophie Barat

Sainte Madeleine-Sophie Barat
Fondatrice des Dames du Sacré-Cœur
(1779-1865)

Madeleine-Louise-Sophie Barat naquit à Joigny, le 13 décembre 1779, de parents craignant Dieu, et qui vivaient honnêtement de leur état de tonnelier. D’une intelligence précoce. Sophie apprit le latin et le grec à maison avec son frère, au point de pouvoir lire et traduire Virgile et Homère. Elle était de plus douée d’une forte volonté; un jour qu’elle avait été conduite chez des amis de da famille, quelqu’un de la compagnie osa s’approcher d’elle pour lui attacher un bouquet: «Monsieur, lui dit Sophie, voici le cas que je fait de votre bouquet et de vous»: et jetant les fleurs à terre, elle les foula aux pieds.

Elle avait seize ans quand son frère la décida à aller à Paris pour y compléter ses études et sa formation religieuse. En entrant dans la Société des Pères de la Foi, le Père Barat mit sa sœur en rapports avec les Pères Jésuites qui l’acheminèrent vers la fondation d’une congrégation enseignante sous les auspices du Sacré-Cœur, d’où leur nom de Dames du Sacré-Cœur.

Le début du XIX siècle en France vit éclore une vraie renaissance religieuse; partout l’on s’efforçait de relever les ruines accumulées par la Révolution. Le premier établissement fondé par Mlle Barat fut celui d’Amiens (1802 ), Elle en fut nommé Supérieure. Grenoble et Lyon suivirent de près. Le 18 janvier 1806, la Congrégation a déjà quitté les langes: elle se donne une Supérieure Générale, qui ne fut autre que la Mère Barat. Dès lors, les fondations se succèdent rapidement: fondation et noviciat à Poitiers en 1807. Niort en 1808. En 1816, c’est la fondation de la rue des Postes à Paris en attendant l’achat de l’Hôtel Biron (1820 ). Et du palais des Feuillantines.

Dès 1818, la Congrégation avait essaimé au-delà des mers et s’était installée dans la Louisiane. Le 31 mars, elle inaugurait une fondation à la Trinité-du-Mont à Rome, suivit d’un noviciat à Sainte-Rufine, quatre ans plus tard. Nous ne suivrons pas ses conquêtes au Canada, en Afrique, en Asie et ailleurs...

Toutes ces œuvres louent suffisamment celle qui en fut la cheville ouvrière, la pierre fondamentale. Elle voulut mourir et mourut en effet en simplicité. Longtemps avant sa mort, quelques religieuses s’entretenant en sa présence des paroles édifiantes qu’une supérieure avait dites à derniers moments, lui demandèrent: «Et vous, ma Mère, ne direz-vous rien à vos filles, quand vous les quitterez? –– Si Dieu m’exauce, je ne dirai rien du tout: on n’aura pas à répéter mes dernières paroles.»

Le vœu de son humilité s’accomplit dans sa Maison-Mère, alors Boulevard des Invalides à Paris. Sa mort fut humble et douce comme l’avait été sa vie. Armée de son Crucifix, entourée de sa communauté qu’elle put encore bénir, bénie elle-même par Rome qu’elle avait tant aimée, visitée par son Époux avant sa dernière heure, elle partit le même jour que Lui, le jour de l’Ascension, vers le séjour éternel, où les nombreuses âmes sauvées par elle l’attendaient pour l’introduire dans le sein de Celui à qui elle avait tant de fois dit avec sainte Thérèse: «Seigneur, il est bien temps de nous voir!» C’était le 25 mai 1865. Elle a été canonisée le 24 mai 1925.

J.-M. Planchet, Nouvelle Vie des Saints, 2e éd. Paris, 1946