Vies des Saints
nos modèles et nos protecteurs

Bouquet spirituel:

«Ceux qui sont au Christ ont crucifié leur chair avec ses passions et ses convoitises.»

S. Paul, Gal. 5, 24

16 octobre

Sainte Hedwige
Sainte Hedwige

Sainte Hedwige
Duchesse de Pologne, veuve et religieuse
(† 1243)

Hedwige, illustre par sa naissance qui l’alliait aux plus grandes familles de l’Europe, a été plus distinguée encore par la sainteté de sa vie. Fille du duc de Carinthie, elle eut quatre frères et trois sœurs, dont l’aînée fut mariée à Philippe-Auguste, roi de France; la seconde épousa André, roi de Hongrie, et fut mère de sainte Élisabeth; et la troisième fut abbesse de Litzing en Franconie.

Mariée à douze ans à Henri, duc de Pologne, elle lui garda religieusement la foi conjugale, gagna son cœur pour le porter à à Dieu, et en fit un des plus vertueux princes de l'Europe. Persuadée que c’est un des devoirs d’une mère, elle se proposa de chercher la sainteté dans la bonne éducation de ses enfants. Elle eut trois fils et trois filles. S'étant chargée du soin d'élever elle-même ses enfants dans les sentiments les plus purs de la religion et de la vertu, elle eut la consolation de les voir tous aussi distingués par leur piété que par leurs talents.

Tout dans sa maison se ressentait de sa piété et de sa charité. Aidée de ses demoiselles d'honneur, elle consolait les malades et leur rendait les services les plus répugnants, comme si elle eût été leur mère. «Courage! disait-elle à ses jeunes collaboratrices; car, quelle assurance pensez-vous que nous aurons, quand Jésus jugeant l’univers dira: J'ai été malade, et vous M'avez visité. – Oui, certes, lui répondrai-je, à telles enseignes que mes filles en ont souvent eu mal au cœur, et qu'elles ont tâché de m'en détourner.»

Bien que relativement encore jeune, elle persuada à son mari de vivre jusqu à la mort en continence; et ce fut entre les mains de leur évêque qu’ils déposèrent le vœu secret qu’ils en firent à Dieu. Ensemble, ils fondèrent le monastère de Trebnitz, où ils établirent des religieuses de Cîteaux, et où, après la mort de son mari, la duchesse vint se consacrer à Dieu, s’abaissant à y remplir les offices les plus humbles. «C'est à moi à faire ce qu’il y a de plus bas, disait-elle: vous êtes les épouses de Jésus-Christ; moi, je ne suis qu’une de Ses servantes. Elle s'était interdit l'usage de la viande et du lait tous les jours, sauf les dimanches et les jours de grande fête.

Nulle vertu sans souffrances. En s’opposant à l’envahissement de la Pologne, le duc Henri fut battu par Conrad, duc de Kirn, et fait prisonnier. Toutes les démarches pour arriver à un accommodement furent repoussées. Hedwige alla alors trouver le redoutable vainqueur, pour discuter la libération de son époux: sa démarche eut un plein succès. Malheureusement Henri survécut peu au recouvrement de sa liberté. Trois ans plus tard, il fut suivi dans la tombe par son fils aîné, Henri le Pieux, tué en combattant les Tartares.

En toutes ces circonstances, la pieuse princesse fit éclater la grandeur de sa force d'âme et sa soumission aux décrets de la Providence.


«Seigneur, que Votre volonté soit faite, en quelque lieu que ce soit. Seigneur, que Votre volonté soit faite, même si je ne la comprends pas. Seigneur, que Votre volonté soit faite, même quand elle m'est douloureuse.» (Sainte Hedwige)

J.-M. Planchet, C.M., Nouvelle Vie des Saints, 2e éd., Paris, 1946;

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