Sainte Gudule
Vierge, Patronne de Bruxelles

(† vers 710)

Sainte Gudule naquit en Belgique, à Ham, près d’Alost, où s’étendaient les domaines de son père, le comte Witger, qui gouvernait le pays au nom de Pépin d’Héristal, Maire du palais.

Gudule fut élevée à l’abbaye de Nivelles, récemment illustrée par sainte Gertrude; elle revint ensuite auprès de ses parents et mena une vie retirée. Sévère pour elle-même et indulgente pour les autres, elle pratiquait les austérités des anachorètes et se privait même du nécessaire pour augmenter ses aumônes.

Chaque matin, accompagnée d’une servante portant une lanterne, elle se rendait avant le lever du soleil au village de Moorsel, à deux milles de la maison paternelle. Là, dans l’église Saint-Sauveur, elle assistait au chant de l’Office, auquel elle ajoutait de longues oraisons particulières.

Une nuit, un coup de vent éteignit la lanterne: impossible de se diriger dans l’obscurité. La sainte se mit à genoux et se recommanda à Dieu. Au même instant, dit la légende, une lumière miraculeuse brilla dans la lanterne et permit aux deux femmes de poursuivre leur route.

Après que le comte Witger et sa femme, sainte Amelberge, eurent quitté le siècle pour se retirer, l’un à l’abbaye de Lobbes, l’autre au monastère de Maubeuge, Gudule vint habiter une villa non loin de Vilvorde. Elle y rejoignit son frère Emebert, chorévèque du diocèse de Cambrai, auquel ressortissait alors le Brabant. Dieu ménageait ainsi à la sainte la joie de collaborer au labeur apostolique de son aîné. Tandis que l’évêque missionnaire essayait d’amener l’auditoire aux pratiques sévères du christianisme, il pouvait les montrer réalisées dans la sainte vie et la charité de Gudule.

Elle fut vraiment la Providence des indigents et la mère des malheureux. Pour les soulager dans la mesure de ses désirs, Dieu lui accorda le don des miracles. Un jour, une pauvre mère lui présente son enfant, muet et paralysé de tous ses membres. Émue de compassion, la sainte supplie Dieu d’avoir pitié de tant d’infortune. Elle prend ensuite le petit malade dans ses bras, le caresse tendrement et le rend guéri à sa mère.

Les miracles et la bonté de Gudule frappèrent vivement l’esprit impressionnable des peuplades, à peine chrétiennes, de ces régions. Aux débordements de leurs mœurs, encore païennes, la sainte opposait l’attirante beauté de la virginité volontaire, ainsi que l’exemple de la pénitence et du détachement des biens de la terre.

Elle mourut le 8 janvier, vers l’année 710. La ville de Bruxelles l’honore comme sa Patronne. Les reliques de la sainte, emportées à Chèvremont pendant les incursions normandes, furent ramenées à Bruxelles avant l’année 988.

Vies des Saints pour chaque jour de l'année, à l'usage des Frères des Écoles Chrétiennes, Paris, Procure Générale, 1932