Vies des Saints
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Bouquet spirituel:

16 mai

Saint Simon Stock
Saint Simon Stock

Saint Simon Stock
Général des Carmes
(1164-1265)

Anglais d'origine, saint Simon Stock naquit d'une très illustre famille du Kent dont son père était gouverneur. Lorsqu'elle le portait, sa mère le consacra à la Sainte Vierge. On le voyait souvent tressaillir entre les bras de sa mère lorqu'elle prononçait le doux nom de Marie. Pour apaiser ses cris et ses pleurs, il suffisait de lui présenter une image de la très Sainte Vierge Marie. Il n'avait pas encore un an qu'on l'entendit plusieurs fois articuler distinctement la salutation angélique. Cette dévotion précoce ne peut provenir que d'un mouvement extraordinaire de l'Esprit-Saint.

À douze ans, Simon se retira au désert dans le creux d'un arbre, d'où lui vint le surnom de Stock qui signifie "tronc", en langue anglaise. Sa nourriture consistait en herbes crues, quelques racines et pommes sauvages, un peu d'eau claire lui servait de breuvage. Son habit se composait de ronces et de chardons qu'il serrait étroitement sur sa chair nue.

Renchérissant sur ces mortifications volontaires, il se frappait avec des fouets garnis d'épines très piquantes. Bien que le tronc d'arbre où il avait élu domicile ne lui offrait pas la liberté de s'étendre pour dormir, il prenait son bref repos dans ce gîte précaire. Au sein de cette retraite sauvage, ses prières montaient sans interruption vers le ciel. Saint Simon Stock passa vingt ans dans la plus entière solitude, nourrissant son âme des célestes délices de la contemplation.

S'étant privé volontairement de la conversation des hommes, il jouissait de celle de la Très Sainte Vierge Marie et des anges qui l'exhortaient à persévérer dans sa vie de renoncement et d'amour. La Reine du Ciel l'avertit qu'il verrait bientôt débarquer en Angleterre des ermites de la Palestine. Elle ajouta qu'il devait s'associer à ces hommes qu'Elle considérait comme Ses serviteurs.

En effet, Jean lord Vesoy et Richard lord Gray de Codnor revinrent de Terre Sainte, ramenant en effet avec eux quelques ermites du Mont-Carmel. Docile aux directives de la Mère de Dieu, saint Simon Stock se joignit à ces Pères, en 1212.

Élu vicaire général de l'Ordre des Carmes en 1245, le Saint travailla de toutes ses forces à obtenir de Rome la confirmation de son Ordre pour l'Occident. Il ne manquait pas d'adversaires pour en empêcher l'extension en Europe. Mais Simon Stock supplia la Vierge Marie par d'instantes prières et beaucoup de larmes de défendre Elle-même cet Ordre qui Lui était consacré. Apparaissant en songe au pape Honorius III, la Mère de Dieu lui fit connaître Ses volontés, et en 1226, ce pape confirma la Règle des Carmes.

La Mère de miséricorde apparut un jour à Son serviteur, toute éclatante de lumière et accompagnée d'un grand nombre d'esprits bienheureux, Elle lui remit un scapulaire en disant: «Reçois Mon fils ce scapulaire, comme le signe d'une étroite alliance avec Moi. Je te le donne pour habit de ton ordre; ce sera pour toi et pour tous les Carmes un excellent privilège et celui qui le portera ne souffrira jamais l'embrasement éternel. C'est la marque du salut dans les dangers et de l'heureuse possession de la vie qui n'aura jamais de fin.»

La dévotion au scapulaire de Notre-Dame du Mont-Carmel se répandit non seulement parmi le peuple, mais aussi parmi les rois et les princes qui se trouvèrent fort honorés de porter cette marque des serviteurs de la Très Sainte Vierge.

Saint Simon Stock, présent au concile général de Lyon tenu sous le règne du pape Innocent IV, y prononça un éloquent discours contre les divisions qui agitaient alors l'Église. Il mourut dans la vingtième année de son généralat et la centième de son âge, après avoir laissé d'admirables exemples de vertu. La mort le cueillit dans la ville de Bordeaux, alors qu'il visitait ses monastères. L'Église ajouta ses dernières paroles à la salutation angélique: «Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort.»

Tiré de Mgr Paul Guérin, édition 1863, p. 229-233 -- Résumé O.D.M. -- Bollandistes, Paris, éd. 1874, tome V, p. 582