Vies des Saints
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Bouquet spirituel:

18 février

Saint Siméon
Saint Siméon

Saint Siméon
Évêque de Jérusalem et martyr
(vers † 107)

Nous célébrons aujourd'hui un vieillard de cent vingt ans, un Évêque, un Martyr. Siméon a connu le Christ, il a été Son disciple; il est Son parent selon la chair, de la même maison de David; fils de Cléophas, et de cette Marie que les liens du sang unissaient de si près à la Mère de Dieu qu'on l’a appelée Sa sœur. Que de titres de gloire dans cet auguste vieillard qui vient augmenter le nombre des Martyrs dont la protection encourage l’Église! Un tel athlète, contemporain de la vie mortelle du Christ, un pasteur qui a répété aux fidèles les leçons reçues par lui de la propre bouche du Sauveur, ne devait remonter vers son Maître que par la plus noble de toutes les voies. Comme Jésus, il a été attaché à une croix; et à sa mort, arrivée vers l’an 106, finit la première période de l’Histoire Chrétienne, ce que l’on appelle les Temps Apostoliques.

Saint Siméon se rangea de bonne heure au nombre des disciples du Sauveur et reçut le Saint-Esprit avec les Apôtres, au Cénacle, le jour de la Pentecôte. Il fut choisi pour succéder a saint Jacques sur le siège de Jérusalem. Grande était la joie du vaillant évêque de voir chaque jour se multiplier les disciples de Jésus-Christ; grande aussi était sa tristesse de voir l’hérésie se joindre à la persécution pour attaquer la foi chrétienne.

Il avait atteint l’age de cent vingt ans, malgré les épreuves de son apostolat, quand les représentants de l’empereur Trajan le firent arrêter comme chrétien et comme parent de Jésus-Christ. Les interrogatoires n’ayant servi qu’à faire éclater la fermeté du saint vieillard, le juge le fit fouetter plusieurs fois et lui infligea d’autres tourments qu’il supporta, quoique brisé par l’âge, avec un courage dont ses bourreaux furent étonnés eux-mêmes. Mais Dieu, qui avait donné a un si grand nombre d’innocentes vierges et à de petits enfants la force d’endurer la rigueur des éléments et de mépriser les tortures que la rage des païens inventait chaque jour pour les persécuter, Dieu lui donna le courage de souffrir sans faiblesse et de mourir enfin sur une croix comme le Sauveur. Saint Siméon passe pour avoir été le dernier survivant de ceux qui avaient eu le bonheur de voir Jésus-Christ sur la terre.

Honorons ce majestueux Pontife en qui se réunissent tant de souvenirs, et prions-le d’étendre sur nous cette paternité dont les fidèles de Jérusalem se glorifièrent si longtemps. Du haut du trône éclatant où il est arrivé par la Croix, qu’il jette un regard sur nous, et qu'il nous obtienne les grâces de conversion dont nos âmes ont tant besoin.


Prière

Recevez l’humble hommage de la Chrétienté, sublime vieillard, qui surpassez en grandeur toutes les illustrations humaines. Votre sang est celui même du Christ; votre doctrine, vous l’avez reçue de Sa bouche; votre charité pour les fidèles, vous l’avez allumée à Son cœur; votre mort n’est que le renouvellement de la Sienne. Nous n’avons point l’honneur de pouvoir nous dire, comme vous, les frères du Seigneur; mais rendez-nous, ô Siméon, attentifs à cette parole qu’Il a dite Lui-même: «Celui qui fait la volonté de Mon Père qui est dans les Cieux, est pour Moi un frère, une sœur, une mère.» Nous n’avons point reçu immédiatement, comme vous, de la bouche de Jésus, la doctrine du salut; mais nous ne la possédons pas moins pure, au moyen de cette tradition sainte dont vous êtes l’un des premiers anneaux; obtenez que nous y soyons toujours dociles, et que nos infractions nous soient pardonnées. Une croix n’a pas été dressée pour que nous y soyons cloués par nos membres; mais ce monde est semé d’épreuves auxquelles le Seigneur a donné Lui-même le nom de Croix. Il nous faut les subir avec constance, si nous voulons avoir part avec Jésus dans Sa gloire. Demandez, ô Siméon, que nous nous montrions plus fidèles, que notre cœur ne se révolte pas, que nous réparions les fautes que souvent nous avons commises, en voulant nous soustraire à l’ordre de Dieu.

Dom Prosper Guéranger, Abbé de Solesmes, L’Année liturgique, Pentecôte IV, Paris, Librairie Religieuse H. Oudin, 1901; Abbé Léon Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1928

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