Vies des Saints
nos modèles et nos protecteurs

Bouquet spirituel:

12 avril

Saint Sabas le Goth
Saint Sabas le Goth

Saint Sabas le Goth
Martyr
(334-372)

Saint Sabas avait embrassé la religion chrétienne dès sa jeunesse, et il conçut tant d'estime pour la perfection, qu'il en fit le but unique de sa vie. Élevé au milieu du peuple barbare des Goths, presque entièrement païen à cette époque, il sut échapper aux dangers d'un tel milieu et se conserver juste et pur au milieu de la corruption, pénitent au milieu de la licence.

Il empêcha, par son courage et au péril de ses jours, les chrétiens persécutés de sauver leur vie grâce à une supercherie qui consistait à manger de la viande prétendument offerte aux idoles, mais non offerte en réalité.

Quelques habitants de son bourg, afin d'éviter les persécutions, voulaient jurer qu'il n'y avait pas un chrétien parmi eux; mais Sabas s'écria: "Que personne ne jure pour moi, car je suis chrétien." Peu de temps après, Sabas fut saisi pendant la nuit par les ennemis de la religion de Jésus-Christ, arraché de son lit, jeté sur des épines en feu et meurtri à coups de bâtons.

Le lendemain, on lui présenta ainsi qu'à un autre prêtre, prisonnier avec lui, des viandes offertes aux idoles. Tous les deux répondirent qu'on pouvait plutôt les mettre à mort. Un des bourreaux enfonça son javelot dans la poitrine de Sabas; par miracle, le javelot ne laissa aucune trace ni ne causa aucune douleur au martyr: "Vous avez cru me tuer, dit-il au barbare, mais je vous affirme que je n'ai rien senti; votre instrument a été pour moi comme un flocon de laine inoffensif."

Loin d'être touchés du prodige, les persécuteurs le menaçaient de le jeter dans le fleuve voisin: "Soyez béni, Seigneur, s'écria-t-il, et que le nom de Votre Fils Jésus-Christ soit béni dans tous les siècles!" Les soldats du tyran voulaient le renvoyer; mais Sabas leur dit: "Faites ce qui vous est ordonné." Ils le prirent donc et le jetèrent dans le fleuve. Sabas n'était âgé que de trente-huit ans. Son corps, retiré du fleuve, fut laissé sur le rivage pour devenir la proie des bêtes féroces; mais il demeura intact, fut enlevé par les fidèles et reçut une sépulture honorable.

Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950