Bouquet spirituel:
24 octobre
Saint Martin de Vertou, digne émule de saint Martin de Tours, était issu d'une famille très riche et très illustre de Nantes. Tout adonné à la piété dès son enfance, il se sentit, jeune encore, attiré au service des saints autels. L'Évêque de Nantes l'ordonna diacre et l'envoya prêcher l'Évangile dans les contrées voisines.
Il y avait, aux environs de la mer, une ville nommée Herbauge, dont il est difficile aujourd'hui de préciser l'emplacement. Ni l'éloquence, ni les prières, ni les vertus de l'apôtre, ne purent gagner cette nouvelle Sodome; il s'enfuit avec une famille qui avait seule écouté sa parole et pria Dieu de punir la cité coupable. Bientôt, à sa prière, la terre s'entr'ouvrit, les monuments et les maisons s'écroulèrent; et la mer furieuse, se précipitant sur ces ruines, engloutit la ville avec ses habitants, sans en laisser de trace. C'est alors qu'il se rendit au pays de Vertou, voisin de la ville des Sables-d'Olonne, où il passa quelques années dans la solitude et la prière, consolé par ses pieuses relations avec un saint solitaire du voisinage, appelé Vivent.
Averti par un ange, Martin quitta sa retraite et alla fonder un monastère en Bretagne, non loin de Nantes, au lieu appelé aujourd'hui Vertou, en souvenir de l'ermitage que le Saint avait précédemment habité. Là, ses travaux furent tellement bénis de Dieu, qu'il se vit bientôt à la tête de trois cents religieux et dut fonder encore, dans les environs, plusieurs monastères.
Martin était l'âme de sa vaste communauté; il était le premier à la psalmodie, au jeûne, à la prière, au silence. Au travail, surtout aux pratiques de la pénitence. Parmi ses miracles, on rapporte la résurrection de plusieurs morts. Martin, accompagné de quelques disciples, visitait souvent ses monastères et profitait de ces courses pour évangéliser les populations de la contrée, où sa mémoire est restée en vénération.
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950