Vies des Saints
nos modèles et nos protecteurs

Bouquet spirituel:

19 avril

Saint Léon IX, Pape
Saint Léon IX

Saint Léon IX
Pape
(† 1054)

Brunon, le futur Léon IX, était de la famille des ducs d’Alsace; il naquit l’an 1022. Dès l’âge de cinq ans, il fut confié par ses parents à Berthold, évêque de Toul.

Ordonné prêtre, il fut fait chanoine de Toul, et l’empereur Conrad voulut l’avoir à sa Cour. L’an 1026, l’Église de Toul le choisit pour son pasteur. Il devint un des plus grands et des plus saints évêques de son temps: la réformation des monastères, du clergé et du peuple, fut le premier but de son active sollicitude.

Nommé au Souverain-Pontificat, à la diète de Worms, par son parent l’empereur Henri III, il ne pouvait accepter cette dignité qu’après y avoir été canoniquement élu par le clergé et le peuple de Rome. C'est ce qui eut lieu le 2 février 1049.

Il prit le nom de Léon IX. De son règne datent la réforme de l’Église et la lutte pour son indépendance, qu’il commença avec vigueur et que ses grands successeurs, entre autres saint Grégoire VII, poursuivirent et menèrent à bon terme.

Au concile de Rome, il fait frapper de l’anathème tout clerc simoniaque. Bientôt il parcourt l’Italie, la France et l’Allemagne pour y faire exécuter les décisions du concile. Luttant contre la simonie, l’investiture laïque et la vie peu édifiante de certains ecclésiastiques, il préside des synodes à Pavie, à Verceil, à Mayence et à Reims.

Il condamne les erreurs de Béranger sur l’Eucharistie et oppose l’autorité du Saint-Siège aux prétentions de Michel Cérulaire; mais il ne peut empêcher l’orgueilleux patriarche byzantin de consommer le schisme.

L’extraordinaire activité déployée à l’intérieur par le saint Pontife était sans cesse contrariée par les ennemis du dehors, Sarrasins et Normands. Ces derniers, conquérants de la Basse-ltalie, y exerçaient des ravages et des cruautés. Léon IX les avait vainement priés de respecter les populations et les biens ecclésiastiques. Pour les contenir, une intervention à main armée était nécessaire; mais l’empereur, redoutant des soulèvements en Allemagne, ne put venir à son aide. Alors le pape se mit à la tête de quelques troupes qu’il avait recrutées. Malheureusement, son armée subit une défaite totale; et lui-même tomba au pouvoir des vainqueurs.

Néanmoins, frappés de sa douceur et de sa majesté, les Normands le traitèrent avec toutes sortes d’égards. Il employa à la prière et aux exercices de la pénitence l’année de sa captivité à Bénévent.

À la fin, les Normands, le regardant, non plus comme leur prisonnier mais comme leur père, le reconduisirent à Capoue, d’où il revint à Rome. Là, épuisé de fatigues et d’austérités, sentant sa fin prochaine, il assembla le clergé pour lui faire ses adieux; puis il se fit porter à l’église Saint-Pierre où il entendit la messe et reçut l’Extrême-Onction. Enfin, inclinant la tête, il s’endormit dans la paix éternelle. Ses reliques sont conservées dans la basilique du Vatican.

Vie des Saints pour chaque jour de l'année, à l'usage des Frères des écoles chrétiennes, Paris, Procure Générale, 1932