Bouquet spirituel:
14 avril
Saint Justin, dont les parents étaient grecs d’origine, naquit à Naplouse, autrefois Sichem, en Palestine. Dès sa jeunesse, il s’adonna passionnément à l’étude de la philosophie; mais aucun des maîtres sous lesquels il étudia ne put satisfaire sa soif de vérité. Un sage vieillard qu’il rencontra sur les bords de la mer lui parla de Dieu et des miracles de Jésus-Christ. Il l’engagea à lire les Écritures et à prier afin que les portes de la lumière lui fussent ouvertes, car, dit-il, «nul ne peut ni voir ni entendre ces choses, si Dieu et son Christ ne lui en donnent l’intelligence». Ce discours alluma dans le cœur du jeune homme une vive sympathie pour les disciples de Jésus; il suivit les conseils du vieillard et se convertit vers l’an 130.
Initié aux saints mystères, il s’appliqua avec ferveur aux pratiques de piété et mena une véritable vie d’apôtre, toute consacrée à la diffusion et à la défense du christianisme.
«Dans toutes mes paroles, dit-il, et telle est ma résolution, je n’ai en vue que de dire la vérité; je la dirai sans, crainte ni considération aucune et dussé-je, à l’heure même, être mis en pièces.»
Ne pouvant choisir un théâtre plus favorable à l’exercice de son zèle, saint Justin se rendit à Rome. Il eut la gloire de défendre le christianisme contre la fureur des idolâtres, dans deux apologies publiques adressées aux empereurs Antonin et Marc-Aurèle.
Saint Justin fut dénoncé comme coupable «d’athéïsme et d’impiété» par un philosophe, son adversaire. Celui-ci se vengeait d’avoir été réduit au silence par l’apologiste du Christianisme. Justin fut arrêté par ordre de Rustique, préfet de Rome. Six autres fidèles impliqués dans la même accusation répondirent avec Justin: «Nous ne souhaitons rien tant que souffrir pour Notre-Seigneur Jésus-Christ. Fais ce que tu voudras; nous sommes chrétiens et nous ne sacrifions point aux idoles.»
Le préfet condamna Justin et ses compagnons à être battus de verges et à avoir la tête tranchée. Tous ensemble, ils conquirent la palme du martyre, vers l’an 165 de Jésus-Christ.
Vie des Saints pour chaque jour de l'année, à l'usage des Frères des écoles chrétiennes, Paris, Procure Générale, 1932