Bouquet spirituel:
26 novembre
Saint Jean Berchmans naquit à Diest, petite ville du Brabant, en Belgique. Ses parents, de condition modeste, créèrent autour de lui une atmosphère de piété, de foi et de pureté angélique. Sa grand’mère, voyant le saint enfant sortir chaque jour de grand matin, lui en demanda la raison: «Ma bonne mère, lui répondit-il, pour attirer les bénédictions de Dieu sur mes études, j’ai obtenu de servir trois messes avant la classe.»
À neuf ans, il était le garde-malade assidu et l’ange consolateur de sa mère, atteinte d’une longue et douloureuse infirmité. Placé ensuite à la maîtrise de Diest, où il porta l’habit clérical, Jean s’y montra un élève modèle et fut vénéré comme un saint.
Il eut toujours pour la très sainte Vierge une filiale dévotion. Encore enfant, il allait souvent en pèlerinage au sanctuaire de Notre-Dame, à Montaigu, près de Diest. C’est là qu’il fit le vœu de chasteté perpétuelle.
Un instant la pénurie des ressources familiales vint compromettre les études du jeune homme. Après s’être recommandé à Dieu et à Marie, il se jette aux pieds de son père et de sa mère: «Dieu me préserve, leur dit-il, d’aggraver vos privations, permettez-moi cependant, pour l’amour de Notre-Seigneur, d’achever ma préparation aux Ordres sacrés sans réclamer d’autres frais qu’un peu de pain et d’eau chaque jour.» La Providence lui vint en aide. Jean, admis à seize ans au collège des Jésuites de Malines, y suivit brillamment la classe de rhétorique.
Des germes de vocation à la vie parfaite avaient été semés en lui par la lecture des Lettres de saint Jérôme. Le récit très édifiant de la vie de saint Louis de Gonzague tourna l’âme de Berchmans vers l’Institut de saint Ignace. Avec beaucoup de peine, il obtint le consentement de ses parents, qui opposèrent à son projet tous les obstacles que la tendresse put leur suggérer.
Entré au noviciat de Malines, le 24 septembre 1616, il devint bientôt pour tous ses Frères un modèle parfait. «Si je ne deviens pas un saint maintenant que je suis jeune, écrivait-il, je ne le deviendrai jamais.» Sa charité prévenante, son caractère doux et enjoué, une fidélité absolue à toutes les exigences de la Règle le firent surnommer le Saint joyeux et l’Ange de la maison.
Après un mois passé au collège d’Anvers, il se rendit à pied à Rome en compagnie d’un autre religieux. Au Collège Romain, il occupa la chambre même de saint Louis de Gonzague. L’étude de la philosophie et des mathématiques, à laquelle il s’appliqua pendant trente mois, ne diminua en rien sa ferveur et sa piété: «Plutôt mourir, disait-il, que de transgresser la moindre Règle.» Accomplir les actions communes d’une manière non commune fut la ligne de conduite à laquelle il demeura toujours fidèle.
La conservation de son innocence baptismale fut le fruit de ses luttes incessantes: trois fois la semaine, il prenait la discipline. Son cœur était parfaitement détaché de toutes choses: «Je n’ai rien à quoi je tienne, écrivait-il, pas même une image.»
Le Ciel l’enviait à la terre; mais, avant de la quitter, Jean devant subir une dernière épreuve. À l’article de la mort, les assauts du démon l’assaillirent à deux reprises. Pour se défendre, il serra dans ses mains défaillantes son crucifix, son chapelet et son livre des Règles: «Voici mes armes, dit-il; avec ces trois trésors, je me présenterai joyeusement devant Dieu.» Puis il renouvela ses vœux de religion et retrouva la paix.
Le vendredi 13 août 1621, la cloche du Collège Romain annonçait le départ de cet ange terrestre pour le Ciel. Il était âgé de vingt-deux ans et cinq mois.
Il a été canonisé par Léon XIII, le 15 janvier 1888.
Vie des Saints pour chaque jour de l'année, à l'usage des Frères des écoles chrétiennes, Paris, Procure Générale, 1932