Bouquet spirituel:
27 février*
Saint Gabriel naquit à Assise en 1838; il était le onzième de treize enfants. Son père, chrétien de grande foi, exerçait les fonctions de juge au tribunal civil. Tous les jours, il assistait pieusement à la sainte Messe et, le soir, après la prière récitée en commun, il adressait à sa famille de religieuses exhortations.
De bonne heure, Gabriel fréquenta les classes des Frères des Écoles Chrétiennes de Spolète, où résidait son père. Ses études préparatoires terminées, il fut placé au collège dirigé par les Pères de la Compagnie de Jésus.
Élève intelligent et appliqué, il se montra digne de l’affection de ses maîtres et de l’amitié de ses condisciples. La candeur de son âme, jointe à une physionomie agréable et à une vaniteuse recherche dans la toilette, exposèrent plusieurs fois sa vertu.
Heureusement le jeune homme était pieux. Il trouva dans la sainte Eucharistie la force de résister aux compagnons vicieux qui voulurent l’entraîner au mal. Pour obtenir sa guérison dans une grave maladie, il promit de se faire religieux.
Rétabli, il oublie sa parole. Une rechute la lui rappelle et, enfin, il se rend à la voix de la grâce. En attendant le jour où il pourra s’éloigner de la maison paternelle, Gabriel affecte la même mise élégante, mais, sous ses habits recherchés, il cache un cilice et souvent il quitte furtivement les amusements mondains pour aller s’agenouiller devant l’image de Marie, dans la cathédrale de Spolète.
Le 10 septembre 1856, à la surprise générale, il entrait au noviciat des Passionistes, Congrégation qu’il choisit de préférence à d’autres, à cause de sa plus grande austérité.
Le Frère Gabriel de l’Addolorata se livre tout entier au travail de sa sanctification. «Si vous découvrez en moi, dit-il un jour au Père Supérieur, la moindre chose qui puisse déplaire à Dieu, dites-le moi, car je veux l’arracher à tout prix». Durant les six années de sa vie religieuse, il pratiqua en perfection les vertus de son saint état. Il était l’ennemi de la volonté propre «qui déplaît à Dieu, disait-il, malgré nos meilleures raisons et intentions». Joyeux dans la pauvreté; il aimait souffrir les privations; il protégeait avec un soin jaloux son angélique pureté, s’imposant la plus complète réserve dans les regards.
La dévotion au sacré Cœur de Jésus et une tendre piété envers Notre-Dame des Douleurs le rendaient capable de toutes les immolations.
La phtisie, dont il fut atteint peu après sa vingtième année, ne ralentit pas son zèle. Il ne s’effrayait pas à la pensée d’une mort précoce, car, dès son noviciat, il avait manifesté un vif désir de quitter ce monde pour se perdre en Dieu. Il expira en invoquant avec amour et confiance les saints Noms de Jésus et de Marie, le 26 février 1862; il n’était âgé que de vingt-quatre ans. D’éclatants miracles, opérés à son tombeau, favorisèrent l’introduction de sa cause en cour de Rome.
Il fut béatifié par Léon XIII; Benoit XV le canonisa le 13 mai 1920, le même jour que sainte Marguerite-Marie.
L’un des frères du jeune Saint eut le bonheur d’assister aux fêtes de sa canonisation.
Vie des Saints pour chaque jour de l'année, à l'usage des Frères des écoles chrétiennes, Paris, Procure Générale, 1932
*Les années bissextiles, on fête ce Saint le 28 février