Vies des Saints
nos modèles et nos protecteurs

Bouquet spirituel:

17 avril

Saint Étienne Harding
Saint Étienne Harding

Saint Étienne Harding
Abbé de Cîteaux
(† 1134)

Saint Étienne Harding, né en Angleterre, préféra de bonne heure la retraite et la pauvreté aux jouissances du monde. Au retour d’un voyage qu’il fit à Rome, il entra au monastère de Molesme, récemment fondé par saint Robert.

La maison était fort pauvre et les religieux parfois réduits à se nourrir des herbes qui croissaient autour de leur couvent. Frappés de l’éclat de leur sainteté, les habitants des villages voisins pourvurent généreusement à leurs besoins; mais l’abondance amena bientôt le relâchement. Le mal devint tel, que Robert se retira avec Albéric, son Prieur, Étienne et dix-huit autres fervents religieux, près des marais de Cîteaux. Le duc de Bourgogne, Eudes, leur fit bâtir une église qui fut dédiée à la très sainte Vierge, comme toutes les églises de l’Ordre l’ont été dans la suite. Les religieux abattirent eux-mêmes les arbres, et se construisirent des cellules.

Environ quinze mois après, Robert étant retourné à Molesme, le moine Albéric fut élu à sa place. Il obtint, en 1100, du pape Pascal II, la confirmation de son Ordre, et dressa plusieurs statuts ayant pour but une observation rigoureuse de la Règle de saint Benoît.

Après la mort d’Albéric, Étienne fut choisi pour lui succéder, en 1109. Dans la dignité à laquelle on l’avait élevé, Étienne se crut engagé à vivre avec une austérité encore plus grande. Tout luxe fut banni des églises: les croix d’or et d’argent furent remplacées par des croix de bois; les encensoirs étaient de cuivre et les chandeliers, de fer; les chasubles, les étoles et autres ornements, d’étoffes grossières. La lecture des Saints Livres était l’occupation ordinaire des moines de Cîteaux; mais le travail des mains ne suffisant pas toujours à leurs besoins, plusieurs fois Étienne fut forcé d’aller mendier le pain de ses Frères.

C’étaient là de dures épreuves pour le saint Abbé; il devait en supporter une plus rude encore. Dans l’année 1112, la maladie emporta presque tous ses moines. Étienne put craindre de ne pas laisser de successeurs de sa pénitence et de sa pauvreté. Il adressa au Ciel de ferventes prières pour la conservation de son petit troupeau. Le Seigneur les exauça. En effet, l’année suivante, trente jeunes hommes, dont l’un devait devenir saint Bernard, se présentèrent au pieux Abbé. D’autres suivirent et bientôt Étienne put fonder jusqu’à treize monastères, entre autres ceux de La Ferté, de Pontigny et de Clairvaux.

En 1128, Étienne assista au concile de Troyes avec saint Bernard, et en 1132, il se rendit auprès du pape Innocent II. Après ce dernier voyage, il ne s’éloigna plus de son monastère. Sa mort arriva le 28 mars 1134.

Vie des Saints pour chaque jour de l'année, à l'usage des Frères des écoles chrétiennes, Paris, Procure Générale, 1932