Bouquet spirituel:
2 septembre
Les Hongrois étaient les descendants de ces fiers et terribles envahisseurs connus sous le nom de Huns. Saint Étienne eut le bonheur d'être l'apôtre en même temps que le roi des Hongrois, et de les civiliser.
Avant sa naissance, sa mère eut une vision de saint Étienne, martyr, lui prédisant que son enfant achèverait l'oeuvre de la conversion de la Hongrie, commencée par ses parents. Aussi le prédestiné reçut-il au baptême le nom d'Étienne. Ses premières inclinations le portèrent à Dieu; sa première parole fut le nom de Jésus; ses études furent aussi remarquables par ses succès que par sa piété.
Il avait vingt ans quand il succéda à son père. Pour donner tous ses soins à la christianisation de son royaume, il commença par établir une paix solide avec tous ses voisins. Ce ne fut pas sans peine que le pieux roi put mener à bonne fin son entreprise; son peuple était tout barbare et endurci dans les superstitions du paganisme; il lui fallut soutenir une guerre contre ses propres sujets; mais le jeûne, l'aumône et la prière lui assurèrent la victoire. Étienne fit alors venir des apôtres pour évangéliser cette nation ignorante et grossière; il publia des lois très sévères contre le meurtre, le vol, l'adultère, le blasphème et d'autres crimes; il pourvut à la protection des veuves et des orphelins et à la subsistance des pauvres; il fonda et enrichit les églises: aussi vit-on bientôt ce pays offrir une magnifique végétation chrétienne.
Dans toutes ses oeuvres, le saint roi était secondé par sa pieuse épouse, Gisèle, soeur de l'empereur saint Henri. L'humilité accompagnait tous les bienfaits du prince; souvent il choisissait la nuit pour accomplir ses oeuvres de charité; il lavait en secret les pieds des pèlerins, et cachait discrètement ses aumônes. Un jour qu'il était sorti incognito pour distribuer de l'argent aux malheureux, comme il n'avait point réussi à contenter tout le monde, il fut dévalisé et foulé aux pieds; loin de s'en fâcher et de se faire connaître, il offrit à la Sainte Vierge cette humiliation et résolut de ne jamais rien refuser à aucun pauvre. Il était impossible que ses revenus pussent suffire à tant de charités, sans quelque merveille d'en haut. Un jour que saint Étienne priait, absorbé en Dieu, il fut enlevé en l'air par les Anges jusqu'à ce que son oraison fût achevée. Dieu opéra en sa faveur beaucoup d'autres prodiges.
Ses dernières années furent éprouvées par des maladies, qu'il supporta avec patience et courage.
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950