Vies des Saints
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Bouquet spirituel:

9 octobre

Saint Denis et ses Compagnons
Saint Denis et ses Compagnons

Saint Denis
et ses Compagnons
Martyrs
(vers l'an 117)

D'après une très respectable tradition, saint Denis, évêque de Paris, au 1er siècle, est bien cet illustre Athénien converti par l'Apôtre des nations. Il sacrifia la gloire, la fortune, l'amitié, tout dans ce monde, pour prêcher l'Évangile. Formé à l'école du grand Apôtre, doué d'une rare intelligence, il devait par sa science, ses écrits, ses vertus, qui lui ont fait donner le nom d'homme céleste et divin, devenir l'une des premières gloires du christianisme naissant.

Après avoir gouverné quelques temps l'Église d'Athènes en qualité d'évêque, il prit avec lui le prêtre Rustique et le diacre Éleuthère, traversa la mer et vint à Rome, où il se présenta au Pape saint Clément pour évangéliser les peuples qu'il lui assignerait. Le saint Pape l'envoya, avec un groupe de prédicateurs apostoliques, à la conquête spirituelle des Gaules.

Confiant à quelques-uns de ses disciples plusieurs parties de cette vaste contrée, il s'avança jusqu'à Paris, qui alors s'appelait encore Lutèce. Il y entra du côté de la porte Saint-Jacques, avec ses deux premiers compagnons, et parla si éloquemment des mystères du christianisme, qu'il convertit dès l'abord une foule de païens; plusieurs chapelles furent construites, l'Évangile faisait des progrès rapides, quand le démon suscita une terrible persécution contre ce nouveau culte, qui menaçait de tout envahir.

Denis, âgé de plus de cent ans, donna l'exemple de la fermeté dans les supplices, et son courage fortifia celui de sa chrétienté au berceau; ni la prison, ni les fouets, ni le feu, n'ébranlèrent sa constance. Attaché à une Croix il y prêcha le grand mystère de la Rédemption du monde; enfin, après avoir eu le bonheur de célébrer le Saint Sacrifice de la Messe dans sa prison, devant ses compagnons de supplice, consolé par l'apparition du Sauveur, il eut la tête tranchée, avec une foule de chrétiens, au lieu qui porte le nom de Montmartre, ou Mont-des-Martyrs. Dieu permit qu'après l'exécution son corps se leva de lui-même, pour porter sa tête entre ses mains, à deux lieues de là, au lieu appelé Saint-Denis, en souvenir de ce fait mémorable.

Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950