Vies des Saints
nos modèles et nos protecteurs

Bouquet spirituel:

«Tout est à nu et à découvert aux yeux de Celui à qui nous devons rendre compte.»

S. Paul, Hébr. 4, 13

21 novembre

Saint Colomban
Saint Colomban

Saint Colomban
Abbé
(540-615)

Colomban naquit en Irlande vers 540. Ses études achevées, une pieuse recluse lui dit un jour: «Jeune homme si tu veux éviter la chute, eh bien fuis!» Colomban en entendant cette parole crut que c'était la manifestation des volontés de Dieu sur lui. Sur-le-champ, il alla se cacher dans le monastère de Bangor, au milieu de milliers de moines alors dans leur première ferveur.

Désireux de joindre la vie apostolique à la vie cénobitique, le jeune moine se dit que la terre natale ne devait pas être le lieu de son repos. Suivi de douze compagnons il traversa le pays des Angles et des Saxons, des envahisseurs exécrés, et s'embarqua pour la Gaule. (580)

Le royaume de Clovis de trouvait alors disloqué en trois tronçons: Austrasie, Neustrie et Bourgogne. Deux femmes ennemies y dominaient: Brunehaut en Austrasie et Frédégonde en Neustrie. Colomban s'établit sur les terres de Gontran d'Orléans, qui lui offrit un asile à Annegray (Haute-Saône). Il se mit a prêcher la pénitence; et bientôt le nombre des disciples qui s'attachèrent à lui l'obligea à essaimer. Gontran lui offrit alors l'emplacement d'un ancien château-fort nommé Luxeuil. Ce second établissement, sous Colomban et ses successeurs était appelé à un glorieux avenir. C'est à Luxeuil que le fondateur rédigea sa règle. Cette règle, très personnelle et très sévère, excita alors l'admiration et provoqua un enthousiasme général. De nombreux disciples demandèrent à l'embrasser, et vinrent chercher à Luxeuil le remède au péché et le chemin de la sainteté.

Nouveau Jean-Baptiste, le rude moine irlandais ne put se retenir de blâmer l'inconduite de Brunehaut, reine d'Austrasie. Pour n'avoir pas de rivale, l'ambitieuse princesse encourageait le jeune roi Thierry à remplacer par des concubines sa légitime épouse. Un jour que Brunehaut demanda à l'abbé de Luxeuil de bénir les quatre fils naturels du roi, Colomban s'y refusa énergiquement en disant: «Non! Ils ne régneront pas; ils sortent d'un mauvais lieu!» Prophétie qui devait se réaliser dans d'atroces circonstances. Dès ce jour Brunehaut voua à l'abbé de Luxeuil une haine mortelle.

Le coeur brisé, Colomban dut s'éloigner de son monastère de Luxeuil où il avait compté finir ses jours. Suivi de ses moines irlandais, il erra quelque temps en Gaule, puis trouva un gracieux accueil à la cour de Théodebert, roi de Metz, jusqu'au jour où, attaqué par son frère Thierry, Théodebert fut vaincu, fait prisonnier et égorgé par l'implacable Brunehaut.

Colomban en fut réduit à reprendre son bâton de pèlerin: il franchit les Alpes et alla se fixer dans la solitude de Bobbio. Malgré son grand âge, l'intrépide moine commença la construction d'un nouveau monastère, dont il fit un foyer de science et la citadelle de l'orthodoxie contre les Ariens, alors très puissants dans le nord de l'Italie.

À sa mort, arrivé en 615, Colomban fut enseveli dans l'église du monastère. Son tombeau devint bientôt le centre d'un pèlerinage très fréquenté. Le ciel ratifia par de nombreux miracles cette canonisation populaire.

J.-M. Planchet, Nouvelle Vie des Saints, 2e éd. Paris, 1946

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