Bouquet spirituel:
15 février
Saint Claude de la Colombière, que le Sacré-Cœur devait honorer du titre de «fidèle serviteur et parfait ami», naquit à Saint-Symphorien d’Ozon, en Dauphiné, le 2 février 1641, d’une famille couramment appelée dans le pays «une famille de saints». Ses études terminées au collège de la Trinité, à Lyon, il entra dans la Compagnie de Jésus et fit son noviciat à Avignon. Ordonné prêtre à Paris, il exerça les fonctions de précepteur des enfants de Colbert, puis il revint à Lyon professer la rhétorique.
Après ses derniers vœux, le nouveau profès fut nommé Supérieur de la résidence de Paray-le-Monial.
La Providence l’y destinait à une mission de choix: sa science, sa prudence et sa sainteté devaient en quelque sorte authentiquer l’origine divine des révélations faites par le Sacré-Cœur à une humble Visitandine du monastère de Paray.
Confesseur extraordinaire de cette communauté, la première fois qu’il s’y rendit pour adresser une exhortation aux religieuses, sainte Marguerite-Marie entendit tout à coup une voix intérieure lui dire: «Voilà celui que Je t’envoie!»
De son côté, le Saint avait distingué l’humble Servante de Dieu dans sa stalle. Aussi, avant de quitter le monastère, dit-il à la Supérieure: «C’est une âme de grâces!»
Quelques mois plus tard, sollicité par la Mère de Saumaise, il revint à la Visitation et reçut les confidences de la Sainte. Elle le mit au courant des demandes extraordinaires de Notre-Seigneur, relatives à l’établissement du culte de Son Sacré Cœur.
Le Saint écouta, réfléchit longuement, pria, revit plusieurs fois sa pénitente et lui ordonna de mettre par écrit toutes les révélations qu’elle recevait de Notre-Seigneur.
Or, à mesure qu’il y pensait, la lumière se faisait en son esprit. Bientôt il rassura la Sainte et lui enjoignit de se prêter aux communications surnaturelles qui lui seraient faites, pourvu que fussent sauves l’humilité et l’obéissance.
Cet avis, précis et sage, apporta la paix à l’âme inquiète de sainte Marguerite-Marie.
En 1677, le saint prêtre fut envoyé à la cour protestante de Charles II, roi d’Angleterre. Nommé aumônier de la duchesse d’York, femme du futur roi Jacques II, il fut victime d’une perfide accusation qui l’impliquait dans un imaginaire «complot papiste». Arrêté, retenu en une dure captivité, il se vit enfin condamné à l’expulsion du royaume.
Le délabrement de sa santé ne lui permettant de gagner Lyon que par petites étapes, il séjourna une dizaine de jours à Paray-le-Monial. Dans une entrevue avec sainte Marguerite, il la réconforta; d’autre part, il assura la nouvelle Supérieure que la sainte religieuse était dans la vérité.
Après un séjour de deux ans à Lyon, l’homme de Dieu fut replacé à Paray dans l’espoir d’enrayer sa maladie. Cet espoir fut déçu. En effet, le 15 février 1682, le saint religieux, pris d’une abondante hémorragie, expirait à l’âge de 41 ans.
Vie des Saints pour chaque jour de l'année, à l'usage des Frères des écoles chrétiennes, Paris, Procure Générale, 1932