Vies des Saints
nos modèles et nos protecteurs

Bouquet spirituel:

19 février

Saint Boniface de Lausanne
Saint Boniface de Lausanne

Saint Boniface
Évêque de Lausanne
(† 1260)

Saint Boniface naquit à Bruxelles vers l’an 1183. Ses premières études achevées, il alla suivre les cours de l’Université de Paris. Après avoir pris ses grades, il reçut la prêtrise.

Revenu à Bruxelles, il fut élu, pour une période de six ans, doyen du Chapitre à l’église collégiale Sainte-Gudule. Puis il retourna à Paris, et y occupa une chaire de théologie.

La réputation de Boniface inspira au pape Grégoire IX de l’appeler au siège épiscopal de Lausanne, avec mission d’apaiser les troubles qui agitaient cette Église. Dans des conditions très difficiles, le nouveau pasteur s’adonna à ses doubles devoirs d’évêque et de prince temporel.

Saint Boniface fit preuve de patience et de longanimité; il parcourut son vaste diocèse, semant partout la parole du salut et gagnant les âmes à Dieu. Néanmoins, comme il n’acceptait aucune compromission avec le désordre et défendait avec fermeté les droits du siège qu’il occupait, les dix ans de son épiscopat ne furent pour lui qu’une succession de tracasseries et de persécutions.

On projeta de l’assassiner tandis qu’il célébrerait le saint Sacrifice. Mais le complot fut dénoncé et l’évêque échappa à ce danger.

Il se rendit alors à Rome et, à force d’instances, obtint du pape d’être déchargé d’une fonction où son zèle demeurait sans fruit. Libéré du fardeau, saint Boniface revint à Bruxelles et se retira à l’abbaye cistercienne de la Cambre. Pendant les dix-huit dernières années de sa vie, il édifia le monastère par ses vertus, sa piété et sa tendre dévotion à Notre-Dame.

Dieu lui accorda le don des miracles et celui de prophétie. À l’issue d’une apparition de la très sainte Vierge, il s’écria, ravi d’admiration: «Ah! quand il n’y aurait, au ciel, que ce visage béni à contempler, ce ne serait pas trop de souffrir toutes les épreuves pour mériter de voir ces traits glorieux!»

Sentant sa fin approcher, il demanda l’Évangile de saint Jean. Dès qu’on l’eut déposé entre ses mains, il le baisa avec effusion et dit: «Voilà les saintes vérités que j’ai reçues de l’Église, dans lesquelles j’ai vécu et dans lesquelles j’espère mourir!» Il expira le 19 février 1260.

Ses reliques sont conservées dans l’église Notre-Dame de la Chapelle, à Bruxelles.

Vie des Saints pour chaque jour de l'année, à l'usage des Frères des écoles chrétiennes, Paris, Procure Générale, 1932