Vies des Saints
nos modèles et nos protecteurs

Bouquet spirituel:

31 mars

Saint Benjamin
Saint Benjamin

Saint Benjamin
Diacre et Martyr
(† 424)

Au commencement du ve siècle, une terrible persécution s’étendit sur toute la Perse et dura trente ans. Beaucoup de fidèles rendirent à Jésus-Christ le témoignage du sang. Parmi ces martyrs, figure saint Benjamin, diacre très pieux qui s’immolait souvent en esprit au pied des autels.

Arrêté pour avoir annoncé l’Évangile, il fut battu rudement et enfermé dans une dure prison pendant une année entière. Un ambassadeur des Romains, envoyé en Perse, obtint son élargissement. Mis en liberté, le vertueux diacre ne voulut point s’attirer la condamnation du lâche serviteur qui avait enfoui le talent reçu de son maître. Il continua donc à répandre autour de lui les lumières de la foi.

Le roi, informé, commanda qu’on le lui amenât. Benjamin comparut devant son souverain avec la paix d’une bonne conscience. «Je vous ordonne, dit le prince, de renoncer au Dieu que vous adorez et de rendre au nôtre l’hommage qui lui est dû.»

Plein de confiance en Celui qui a promis à ses Apôtres de leur suggérer lui-même ce qu’ils auraient à répondre devant les puissances, Benjamin repartit: «Comment Votre Majesté traiterait-elle celui qui renoncerait à votre obéissance, pour reconnaître l’autorité d’un de vos ennemis?
— Je le punirais du dernier supplice, déclara le roi, parce qu’un tel homme mériterait la mort.
— Quel supplice ne mérite donc pas, poursuivit le héros chrétien, celui qui abandonne le Maître de toutes choses pour faire un dieu d’une créature et lui rendre le culte souverain, qui n’est dû qu’au Créateur?»

Irrité de ces paroles, le despote fit aiguiser des roseaux qu’on enfonça sous les ongles des pieds et des mains du saint diacre. Dans cet horrible supplice Benjamin, supérieur aux tourments, paraissait rempli de joie en proportion de ce qu’on lui faisait souffrir. Le tyran prit sa joie pour une insulte; il commanda qu’on lui enfonçât d’autres roseaux dans les endroits du corps les plus sensibles, qu’on les retirât avec violence, pour les enfoncer de nouveau. Bien qu’un tel supplice lui causât des souffrances inexprimables, le saint martyr ne cessait de remercier Notre-Seigneur de le faire participer ainsi à sa Passion, pour l’associer bientôt à son triomphe.

Enfin, voyant qu’il ne pouvait ébranler sa constance, le roi le condamna à être empalé. Ainsi se consomma le martyre de l’intrépide défenseur de la foi, l’an 424.

Vie des Saints pour chaque jour de l'année, à l'usage des Frères des écoles chrétiennes, Paris, Procure Générale, 1932