Vies des Saints
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Bouquet spirituel:

28 novembre

Saint Bénigne
Saint Bénigne

Saint Bénigne
Apôtre de la Bourgogne, Martyr
(† c. 170)

Saint Bénigne était de Smyrne et disciple de saint Polycarpe qui l'ordonna prêtre et le forma à la vertu et aux fonctions apostoliques, autant par ses exemples que par ses paroles. Saint Polycarpe l'envoya porter la foi dans les Gaules avec Andoche, Thyrse, Andéol et plusieurs autres ouvriers évangéliques. Ils débarquèrent à Marseille. Andéol s'arrêta à Carpentras, prêcha dans le Vivarais où il souffrit le martyre. Saint Bénigne vint à Autun où sa parole fut écoutée, et convertit un certain nombre d'idolâtres qui devinrent fervents serviteurs de Jésus-Christ. Sur la prière du sénateur Fauste qui l'avait accueilli à son arrivée, et s'était fait chrétien, il se rendit à Langres où il gagna à Jésus-Christ Léonille, sœur de Fauste, et ses enfants. Ceux-ci se firent propagateurs fervents du christianisme dans leur ville et gagnèrent un grand nombre d'habitants à la foi. Laissant ces nouveaux apôtres continuer leur mission, saint Bénigne vint à Dijon. Il y avait dans cette ville un temple fameux; il y entra, et aussitôt les idoles tombèrent et les démons que l'on y adorait prirent la fuite. Gagnés par la beauté de la doctrine que prêchait le Saint, par ses exemples et ses miracles, les habitants de Dijon renoncèrent en foule au culte des idoles, et reçurent le baptême. Pendant ce temps, ceux qui étaient venus avec saint Bénigne parcouraient la province et détruisaient partout l'idolâtrie.

Marc-Aurèle, ennemi des chrétiens, passant par Langres pour se rendre en Allemagne, entendit parler de Bénigne et de ses œuvres. Par son ordre, on se saisit de la personne de l'apôtre au village d'Épagny, et on le conduisit devant le tribunal de Terence. Celui-ci mit tout en œuvre inutilement pour gagner le Saint. Irrité de ne rien obtenir, il fit donner à Bénigne cent coups de nerfs de bœuf, puis on le jeta en prison. Un ange vint l'y visiter, le consoler et guérir ses blessures. Le lendemain, saint Bénigne fut traîné au temple où on devait lui faire avaler de force des viandes offertes aux idoles; mais, par la vertu du signe de la croix, ces viandes s'en allèrent enfumées, et toutes les idoles se brisèrent avec les vases qui servaient aux sacrifices. Ces prodiges excitèrent la rage du tyran; par son ordre, on creusa une pierre, on y introduisit de force les pieds du martyre et on les y scella avec du plomb fondu; on enfonça ensuite sous ses ongles des pointes rougies au feu. Il resta six jours en cet état, sans boire ni manger. On enferma avec lui, dans le cachot, douze gros chiens affamés afin qu'ils déchirassent son corps. Ces chiens ne touchèrent pas le Saint et un ange vint une seconde fois le délivrer du supplice qu'il endurait.

Au bout de six jours, le tyran voyant que rien de ce qu'il avait espéré n'était arrivé, entra dans une telle rage, qu'il pensa en mourir. Il ordonna qu'on brisât le cou du martyr avec des barres de fer et qu'on lui passât des lances à travers le corps. Cet ordre reçut son exécution dans la prison même (170). Léonille prit soin d'enterrer son corps. Saint Grégoire, évêque de Langres, fit construire à Dijon une église où saint Bénigne fut, plus tard, transporté. Les reliques disparurent en 1693, et il ne reste plus rien aujourd'hui qu'une pierre de son tombeau.

A. Vaillant, Vie des Saints des familles chrétiennes et des Communautés religieuses, d’après les Pères Giry, Ribadenera et le Bréviaire romain, Paris, Victor Palmé, libr.-édit., 1865.