Bouquet spirituel:
19 février
Saint Barbat naquit dans le pays de Bénévent, en Italie, au commencement du VIIe siècle. Ses parents, qui craignaient Dieu, mirent tout en oeuvre pour lui procurer une éducation chrétienne, et ils eurent la consolation de voir que leurs soins n'étaient point inutiles. Dès ses premières années, le jeune Barbat montrait des dispositions qui présageaient l'éminente sainteté à laquelle il parvint dans la suite.
Dès qu'il eut atteint l'âge requis, il reçut les saints Ordres. Il s'était rendu digne de cet honneur par un grand amour pour l'Écriture Sainte, par la simplicité et l'innocence de ses moeurs et par le zèle extraordinaire avec lequel il avançait continuellement dans les voies de la perfection.
Le rare talent qu'il avait pour la prédication fit confier à son ministère une petite ville voisine de Bénévent. Le Saint s'aperçut bientôt qu'il avait affaire à des paroissiens intraitables et ennemis de tout bien. Son zèle ne fit que les aigrir contre lui, et, malgré son humilité profonde et sa patience inaltérable, il fut forcé, par la calomnie de quitter son église. Du moins, il remporta de sa mission l'avantage d'avoir profité des épreuves que Dieu avait permises pour purifier son coeur, en le détachant de plus en plus du monde et de lui-même.
Barbat revint à Bénévent, où il fut reçu avec joie par tous ceux qui connaissaient la sainteté de sa vie. Il y travailla à l'extirpation des abus, non seulement par ses discours, mais encore par des prières ferventes et par des jeûnes rigoureux qu'il s'imposait. Le bien qu'il y opéra l'en fit nommer évêque. Il mourut plein de mérites, âgé de soixante-dix ans.
La vie de saint Barbat nous montre que Dieu ne veut pas toujours attacher le succès à nos efforts. Les épreuves et les échecs du zèle servent à la sanctification des pasteurs des âmes, et sont souvent pour l'avenir un germe de sanctification qui produira des fruits en son temps. Dieu féconde l'Église par le sang, les sueurs et les mérites de Ses apôtres. Les sacrifices du zèle apostolique ne sont jamais perdus: tôt ou tard, Dieu en tire profit pour Sa gloire. Il veut nous apprendre à donner l'humilité pour base à notre apostolat et à compter sur la grâce plus que sur les efforts humains.
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950