Vies des Saints
nos modèles et nos protecteurs

Bouquet spirituel:

7 avril

Saint Aphraate
Saint Aphraate

Saint Aphraate
Anachorète
(† 390)

Saint Aphraate descendait d’une famille illustre, mais païenne. Ses parents l’élevèrent dans les superstitions du paganisme; il eut cependant le bonheur de connaître, dès sa jeunesse, les mystères de la vraie religion. Désolé de voir l’Évangile si peu répandu dans la Perse, sa patrie, il se rendit à Édesse, où le christianisme était très florissant.

Après s’être enquis de la meilleure manière dont il pourrait servir Dieu, il s’enferma dans une petite cellule hors de la ville, et s’adonna entièrement aux exercices de la pénitence et de la contemplation. Pour tout aliment, saint Aphraate prenait un peu de pain après le coucher du soleil; une natte étendue à terre lui servait de lit, et il portait un vêtement grossier qu’il ne quittait que lorsqu’il était trop usé. D’Édesse, Aphraate passa en Syrie où, dans le voisinage d’Antioche, il reprit les exercices de sa vie érémitique. Attirées par sa réputation, un grand nombre de personnes accoururent pour le consulter sur les affaires de leur conscience. En toute occasion, il se déclara l’adversaire de l’Arianisme, qui comptait alors de nombreux partisans à Antioche.

Favorisée par l’empereur Valens, cette hérésie désolait l’Église. À la vue de ses ravages, le serviteur de Dieu quitta son ermitage pour courir au secours des catholiques d’Antioche. Il s’efforça de les consoler et de leur adoucir les rigueurs de la persécution. Avec zèle et succès, il seconda les saints prêtres Diodore et Flavien, qui gouvernaient cette Église en l’absence de l’évêque Mélèce, exilé par l’empereur.

L’empereur regardait un jour les passants du haut d’une galerie de son palais, quand il remarqua un vieillard pauvrement vêtu. On lui dit que cet homme était Aphraate, le solitaire pour lequel la population manifestait tant de respect. Valens l’interpella aussitôt:
«Aphraate, où allez-vous si vite?
— Je vais prier pour la prospérité de votre règne, répondit le saint.
— Mais pourquoi quittez-vous ainsi votre solitude et menez-vous ici une vie de vagabond?
— Je suis resté dans ma cellule tant que le troupeau du Seigneur a vécu en paix; mais à présent je dois défendre les brebis fidèles contre les loups dévorants. Voilà pourquoi je suis sorti de mon désert.»

Étonné de cette vigoureuse remontrance, l’empereur le laissa aller. Quand, après la mort de Valens, l’Église recouvra la paix, Aphraate regagna sa solitude, où il s’endormit pieusement, en 390.

Vie des Saints pour chaque jour de l'année, à l'usage des Frères des écoles chrétiennes, Paris, Procure Générale, 1932