Bouquet spirituel:
3 février
Saint Anschaire naquit en 801 dans le Nord de la France. Placé très jeune à l’abbaye de Corbie, il y fit de sérieuses études et prit l’habit religieux. À vingt ans, il fut chargé de la surveillance de l’école du monastère.
Avec quelques autres moines, il partit, en 822, pour la Westphalie, afin d’organiser l’abbaye de Nouvelle-Corbie sur le modèle du monastère picard.
Plein de zèle pour la conversion de ses compatriotes, le roi de Danemark, Harald, demanda à l’empereur un missionnaire qui consentît à l’accompagner dans son pays. Louis-le-Pieux fit appel à saint Anschaire, qui accepta sans hésiter. Quelques jeunes gens rachetés de l’esclavage y furent ses premières conquêtes à la foi.
Rappelé en 829 par Louis-le-Pieux, le saint missionnaire se vit confier l’évangélisation de la Suède. Mais les marchands qui faisaient voile avec lui furent attaqués par des pirates. Dépouillé de tout, le jeune moine, au prix de mille privations, arriva à Biork, port commerçant dans une île du lac Mælar. Il y prêcha le christianisme avec un grand succès. En sa faveur fut créé l’archevêché de Hambourg, dont ressortissait toute la Scandinavie.
Jusque-là florissant, l’apostolat d’Anschaire, connut alors une série d’épreuves: les terribles Vikings livrèrent au pillage la ville de Hambourg et anéantirent la chrétienté de cette ville. L’abbaye flamande de Thourout, où il avait fondé une école de missionnaires destinés à la Scandinavie, lui fut enlevée par Charles-le-Chauve. L’évêque se vit condamné à errer longtemps sans asile et dans le dénuement le plus absolu. Toujours angoissé, toujours audacieux et tenace, le moine-évêque restait inébranlable, soutenu par sa confiance en Dieu.
«Apôtre par l’action extérieure, moine par sa vie intérieure», cette formule d’un de ses biographes explique aussi bien son caractère que les courageux et perpétuels recommencements de son apostolat. Sa grande âme trouvait dans les psaumes l’aliment spirituel de sa piété.
À ceux qui lui demandaient un miracle, il répondit un jour: «Si j’étais digne d’être exaucé, je demanderais à Dieu de m’obtenir un seul miracle, celui de faire de moi, par sa grâce, un homme vraiment bon». Désolé de n’avoir pas obtenu la faveur si désirée du martyre, il vécut ses dernières heures dans la prière et s’éteignit doucement le 3 février 865.
Vie des Saints pour chaque jour de l'année, à l'usage des Frères des écoles chrétiennes, Paris, Procure Générale, 1932