Vies des Saints
nos modèles et nos protecteurs

Bouquet spirituel:

13 mai

Saint André-Hubert Fournet
Saint André-Hubert Fournet

Saint André-Hubert Fournet
Fondateur des Filles de la Croix
(1752-1834)

Saint André-Hubert Fournet, que l’on s’est plu à appeler «un autre curé d’Ars», naquit en 1752, sur la paroisse de Maillé, au diocèse de Poitiers. Quatre de ses oncles avaient embrassé l’état ecclésiastique. Élève paresseux et turbulent, il prit goût assez tard à l’étude. L’influence d’un de ses oncles, prêtre de vertu austère, changea complètement le jeune homme qui, à son tour, entra au séminaire de Poitiers.

Ordonné prêtre en 1778, le Bienheureux eut la joie de faire auprès de son oncle ses débuts dans le ministère sacerdotal.

Devenu curé de Maillé, il mène une vie toute sainte. Poussé par la grâce, il vend son argenterie ainsi que son mobilier de luxe, en consacre le produit au soulagement des pauvres et réduit son train de maison à une extrême simplicité.

En 1791, il refusa d’adhérer à la Constitution civile du clergé et continua son ministère au péril de sa vie. Quatre fois, la protection divine le sauva de façon merveilleuse. Vers la fin de 1792, il réussit à se réfugier en Navarre où il partagea son temps entre la prière et le travail.

Mais l’éloignement de sa paroisse pesait cruellement au Saint. De retour à Maillé, en 1797, il passa quatre années, allant de village en village, déguisé en bûcheron ou en valet de ferme, bravant toutes sortes de dangers pour remplir le saint ministère. Son audace, bénie du Ciel, le fit échapper à tous les ordres d’arrestation.

Enfin, en 1802, il peut rentrer dans son modeste presbytère et reprendre ostensiblement la direction de sa paroisse. Pour suppléer aux vides faits par la Révolution dans les rangs du clergé, il s’empresse d’aller donner des missions dans les villages privés de curés. Un de ses principaux soucis est de recruter des enfants pieux pour les conduire au sacerdoce.

Dans sa vie errante de proscrit, le saint prêtre avait rencontré une généreuse et infatigable auxiliaire pour son apostolat, la Vénérable Bichier des Ages. En 1804, cette pieuse personne groupa chez elle des jeunes filles chrétiennes et, sous la direction du Père Fournet, se consacra avec elles à l’instruction des enfants et au soin des malades. Telle est l’origine de la Congrégation des Filles de la Croix, dites Sœurs de Saint-André, qui fut approuvée par Pie VIII en 1829. C’est l’œuvre capitale de la vie du Bienheureux, celle qui resta la plus chère à son cœur.

Dès 1820, il résigna sa cure pour s’occuper exclusivement de sa communauté devenue fort nombreuse. Presque septuagénaire, il se tenait prêt pour de nouveaux labeurs. Pendant treize ans encore, on put apprécier l’austérité de vie du saint prêtre et s’édifier au spectacle de ses éminentes vertus.

Il mourut le 13 mai 1834, à l’âge de 82 ans. Pie XI le béatifia en 1926 et le canonisa en 1933.

Vie des Saints pour chaque jour de l'année, à l'usage des Frères des écoles chrétiennes, Paris, Procure Générale, 1932