Bouquet spirituel:
26 février
Successeur d’Achillas, il fut élu en 313 patriarche d’Alexandrie. C’était, au rapport de Théodoret, un saint prêtre, dans la vie duquel il n’y avait rien que de louable. Le sachant d’humeur douce et tranquille, Aldus, le plus dangereux des hérésiarques, crut en avoir facilement raison et ne mit plus de retenue dans la propagande de sa doctrine touchant la divinité de Jésus-Christ. Mais l’évêque fit bien voir en cette occasion la sincérité de ses sentiments et l’intime énergie de son caractère. Après avoir employé les voies de la douceur pour ramener le schismatique, il le sépara de la communion des fidèles, lui et ses partisans, sentence qui fut ratifiée dans un concile métropolitain tenu vers la fin de 320.
Il paraît que l’empereur Constantin traita d’abord cette grave affaire comme une controverse sans conséquence, puisqu’il adressa aux deux adversaires une lettre commune pour les inviter à la réconciliation et à la paix. Cela n’empêcha point Alexandre de s’opposer de toute sa force à l’hérésie, et les deux épîtres qu’on a de lui à ce sujet, l’une à Constantin, l’autre à tous les évêques du monde, font le plus grand honneur à sa mémoire: il y presse vivement Arius et ceux de son parti; il représente leur doctrine d’une manière qui découvre tout ce qu’elle a de plus odieux, et la combat par des preuves très solides.
L’empereur, mieux informé, fit réunir un concile général à Nicée (325); l’erreur y subit une honteuse défaite, et le dogme catholique fut solennellement défini. Alexandre eut une grande part à ces décisions; mais il ne survécut pas longtemps au triomphe de l’Église, et mourut à Alexandrie, le 26 février 326, laissant Athanase pour continuer avec éclat ses bons exemples sur son siège et sa lutte contre les ariens.
La Vie des Saints illustrée pour chaque jour de l’année, d’après les grands recueils de l’hagiographie moderne, Paris, Librairie de Firmin-Didot et Cie, 1887.