Vies des Saints
nos modèles et nos protecteurs

Bouquet spirituel:

27 novembre

Saint Albert de Louvain
Saint Albert

Saint Albert
Évêque de Liège et Martyr
(† 1192)

Saint Albert de Brabant naquit au Mont-César, à Louvain, vers l’an 1166. Fils cadet de Godefroid III, duc de Basse-Lotharingie, il fut destiné à la cléricature et admis, tout jeune, dans le clergé de la cathédrale de Liège. À vingt-deux ans, il était archidiacre de Brabant et, trois ans plus tard, le Chapitre, à une très grande majorité, le choisissait pour évêque.

Mais l’empereur Henri VI, au mépris des stipulations du concordat de Worms, refusa de le reconnaître et donna l’investiture à son propre candidat, un clerc simoniaque, qui lui avait acheté l’évêché.

Albert protesta hautement et en appela au Saint-Siège.

Il entreprit le voyage de Rome sous un déguisement très humble, les routes étant surveillées par les agents impériaux. Célestin III constata la validité de l’élection et conféra à Albert le diaconat. Par des lettres pontificales, il invitait l’archevêque de Cologne ou, à son défaut, l’archevêque de Reims, à lui donner la consécration épiscopale. Albert regagna la France et ensuite les États de son frère, le duc de Brabant.

Mais comme l’archevêque de Cologne, épouvanté des menaces impériales, n’osait accomplir le mandat apostolique, le noble proscrit se rendit à Reims, où l’archevêque lui conféra la prêtrise aux Quatre-temps de septembre 1192. Quelques jours après, il le sacrait évêque.

À cette nouvelle, Henri VI qui se trouvait à Liège, outré de colère, sévit violemment contre les partisans du prince-évêque légitime. Il contraignit même le duc de Brabant, Henri Ier, à désavouer son frère et à prêter serment de fidélité à l’intrus.

Dans ces conjonctures funestes, saint Albert, tout adonné aux exercices de piété, attendait avec patience qu’il plût à Dieu de rendre le calme à son Église. Si sereines étaient la bonté et la mansuétude de son cœur que, malgré les maux qui l’accablaient, il jouissait d’une paix inaltérable. Trois gentilshommes allemands, voulant faire leur cour à l’empereur, se fixèrent à Reims et, pour entrer dans les bonnes grâces du persécuté, feignirent d’avoir été bannis de l’empire.

Sans se douter de leur perfidie, Albert leur témoigna beaucoup d’amitié. Le 24 novembre 1192, ils l’accompagnèrent hors de la ville et, traîtreusement, saisirent cette occasion pour l’assassiner.

Le crâne brisé à coups d’épée, le pontife tomba de son cheval, tandis que les meurtriers s’enfuyaient auprès de Henri VI.

Les reliques du saint Martyr ont été retrouvées à Reims, en septembre 1919. Son corps, identifié, fut rapporté à Malines, le 19 novembre 1921, et placé dans la chapelle privée de l’archevêque.

Vie des Saints pour chaque jour de l'année, à l'usage des Frères des écoles chrétiennes, Paris, Procure Générale, 1932