Bouquet spirituel:
23 Avril
Adalbert ou Albert, issu d’une des principales familles de Bohême, naquit vers l’an 956. Très jeune, il fut mis sous la conduite de l’archevêque de Magdebourg, qui le forma aux sciences et à la vertu. Après la mort de son maître, Adalbert retourna en Bohême où Diethmar, évêque de Prague, lui conféra les Ordres sacrés. Il succéda bientôt à ce prélat.
Son premier soin fut de régler l’emploi de ses revenus dont une large part fut réservée aux pauvres et aux malheureux. Il macérait son corps par de longues veilles et des jeûnes rigoureux. Plusieurs fois la semaine, le saint évêque prêchait ou visitait les malades et les prisonniers. Le diocèse de Prague était alors dans un état déplorable. La population était encore plongée dans les ténèbres de l’idolâtrie ou, tout en professant le christianisme, demeurait païenne dans ses mœurs. Adalbert mit tout en œuvre pour faire fleurir la vraie religion, mais en vain.
Profondément attristé, le saint évêque se rendit à Rome; le pape Jean XV écouta ses doléances et l’autorisa à entrer chez les Bénédictins. Il se retira, au monastère du mont Aventin et y passa cinq années dans la solitude et l’obscurité.
Sur les représentations de l’archevêque de Mayence, le Souverain Pontife renvoya Adalbert à son diocèse; lui permettant toutefois de le quitter à nouveau si le peuple ne se montrait pas plus docile et plus traitable.
Il fut reçu à Prague avec de grandes démonstrations de joie. Les habitants lui promirent de se conformer à toutes ses instructions; mais leurs engagements furent vite oubliés, et le saint résolut de les abandonner pour toujours.
En retournant dans son monastère, il annonça la foi en Hongrie et gagna à Jésus-Christ le roi Étienne qui se fit l’apôtre de ses sujets.
Le pape Grégoire V renvoya encore une fois Adalbert à son Église. Le saint obéit. Mais ses diocésains, loin de se disposer à le recevoir comme auparavant, entrèrent en fureur, massacrèrent ses proches et incendièrent leurs châteaux.
Adalbert résolut alors de se consacrer à l’évangélisation des Prussiens, encore idolâtres. Ses prédications eurent un grand succès à Dantzig. Pour venger leurs dieux, des infidèles se saisirent de lui, à Tenkitten, près de Kœnigsberg, et un prêtre des idoles le perça de sa lance. C’est ainsi qu’il consomma son martyre, le 23 avril 997. Ses reliques sont conservées à la cathédrale de Gnesen, en Pologne.
Vie des Saints pour chaque jour de l'année, à l'usage des Frères des écoles chrétiennes, Paris, Procure Générale, 1932