Saint Marcel
Évêque de Paris
(† 436)

Saint Marcel naquit à Paris dans le IVe siècle. Ses parents lui inspirèrent la crainte de Dieu et l'amour de la piété. Il donna de bonne heure l'exemple de toutes les vertus.

Prudence, évêque de Paris, l'admit au nombre de ses clercs et l'éleva au sous-diaconat. Le ciel montra, par des miracles, que cette élection lui était agréable. Le jour de l'Épiphanie, au moment où Marcel voulut verser sur les mains du prélat, l'eau qu'il avait puisée dans la Seine, cette eau se trouva changée en vin. Dans une autre fête encore, l'eau du vase que tenait Marcel, se changea en une liqueur parfumée. Quelque temps après, Prudence, en punition d'une faute, ayant été frappé de mutisme, Marcel eut pitié de lui, et lui rendit la parole qu'il avait perdue.

Après la mort de Prudence, Marcel fut choisi pour lui succéder. Son humilité le fit longtemps hésiter à accepter une charge dont il ne se croyait pas digne. Enfin, vaincu par les instances, il se rendit, craignant de résister à la volonté de Dieu. Il travailla avec ardeur à instruire les ignorants, à convertir les pécheurs, à visiter les malades et les prisonniers, à soulager les pauvres, et à maintenir la charité entre tous. Cette conduite lui eut bientôt concilié l'estime et l'amour de son peuple. Dieu lui donna de lire dans les consciences. Un jour, il vit dans l'église un homme qui lui parut chargé de chaînes, et qui ne pouvait s'approcher des sacrements; l'évêque l'aborda et lui demanda ce qu'il avait fait. Ce malheureux lui répondit qu'il était un grand pécheur, indigne des faveurs de la divine miséricorde. Le Saint l'engagea à se confesser, et lui rendit par l'absolution la liberté dont il était privé. Il délivra la ville d'un énorme dragon qui était l'objet d'une épouvante générale.

Saint Marcel arriva heureusement au terme de sa vie, au milieu de l'exercice de toutes les vertus évangéliques. Il mourut dans un âge très avancé, alors que Paris était encore sous la domination des Romains (436). Son corps fut porté en un bourg voisin, et enterré dans une chapelle dédiée à saint Clément. Dieu rendit son tombeau illustre par des miracles. Sous Charlemagne, le comte Roland fit en cet endroit bâtir une église qui prit, ainsi que le bourg, le nom de Saint-Marcel. Ce bourg devint, dans la suite, un faubourg de Paris.

Au temps de Philippe-Auguste, les reliques de saint Marcel furent transportées dans l'intérieur de la ville et déposées dans la cathédrale, car on craignait qu'elles ne tombâssent aux mains des Anglais. Elles disparurent à la Révolution, mais la paroisse de Long-Pont, près Paris, qui avait une relique insigne du Saint, la possède encore aujourd'hui.

A. Vaillant, Vie des Saints des familles chrétiennes et des Communautés religieuses, d’après les Pères Giry, Ribadenera et le Bréviaire romain, Paris, Victor Palmé, libr.-édit., 1865.