Vies des Saints
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Bouquet spirituel:

5 février

Les Saints Martyrs du Japon
Les Saints Martyrs du Japon

Les Saints Martyrs
du Japon
(† 1597)

Lorsque saint François-Xavier parut au Japon, cet empire était plongé tout entier dans le paganisme; quarante ans plus tard, on y comptait plus de deux cent mille chrétiens, généralement animés de toute la ferveur de l'Église primitive. Le démon, jaloux, ne tarda pas à soulever une persécution; elle fut terrible, mais ne servit qu'à faire éclater les merveilles de la foi.

La liste des premiers martyrs du Japon en comprend vingt-six: six Franciscains, trois Jésuites, et dix-sept chrétiens, dont trois jeunes enfants de choeur. Leurs noms sont : Paul Miki – François Fahelente – Pierre Sukégiro – Come Tachégia – Michel Cozaki – Jacques Kisaï – Paul Ibarki – Jean de Goto – Louis – Antoine – Pierre-Baptiste – Martin de l'Ascension – Philippe de Jésus – François Blanco – François de Saint-Michel – Mathias – Léon Carasumaro – Bonaventure – Thomas Cosaki – Joachim Saccakibara – François de Méaco – Jean Kimoia – Gabriel de Dcisco – Paul Suzuki – Thomas Danki – Gonçalo Garcia. Les Actes des martyrs des trois premiers siècles ne sont pas plus admirables que le récit des souffrances de ces héros de la foi.

Un des religieux, près de mourir, disait, en parlant de la magnanimité de ces chrétiens: "J'ai honte de moi-même, en voyant des hommes si récemment entrés dans le sein de l'Église montrer un tel courage en face de la mort."

Un autre, suspendu à une croix, n'osait se servir que des paroles du bon larron: "Seigneur, souvenez-Vous de moi!"

Un pieux Jésuite, crucifié, fit une prédication touchante, du haut de sa glorieuse chaire, aux païens qui l'entouraient: "Arrivé au terme où vous me voyez, dit-il, je ne pense pas qu'aucun de vous me croie capable de trahir la vérité. Eh bien! Je vous le déclare, il n'y a pas d'autre moyen de salut que la religion chrétienne. Je pardonne aux auteurs de ma mort; je les conjure de recevoir le baptême."

Les trois enfants ne furent pas moins admirables. L'un d'eux, nommé Louis, répondit à un païen qui l'engageait à renoncer à sa foi: "C'est vous qui devriez vous faire chrétien, puisqu'il n'y a pas d'autre moyen de salut."

Un autre nommé Antoine, résista aux larmes de ses parents et aux promesses du magistrat: "Je méprise, dit-il, vos promesses et la vie elle-même: je désire d'être attaché à la croix pour l'amour de Jésus crucifié." Du haut de sa croix, il chanta d'une voix angélique le psaume: Laudate, pueri, Dominum, Enfants, louez le Seigneur, et il eut le coeur percé d'une lance au Gloria Patri, qu'il alla chanter dans le Ciel.

Les fidèles recueillirent le sang et les vêtements des martyrs, dont l'attouchement opéra des miracles. Pie IX les a canonisés le 8 juin 1862, dans une solennité sans exemple, au milieu d'un grand concours d'évêques de toutes les parties du monde.

Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950