Vies des Saints
nos modèles et nos protecteurs

Bouquet spirituel:

26 octobre

Bx Bonaventure de Potenza
Bx Bonaventure de Potenza

Bienheureux
Bonaventure de Potenza
Frère Mineur
(1651-1711)

Le bienheureux Bonaventure était fils d'un tailleur de la petite ville de Potenza, près de Salerne, en Italie. Son enfance fut remarquable par sa gravité, sa piété, son horreur du mal et sa mortification; tout annonçait en lui le saint futur. Il entra, vers l'âge de quinze ans, chez les Frères Mineurs Conventuels; ses supérieurs jugèrent bientôt qu'il était plutôt fait pour la science des Saints que pour toute autre science. Son obéissance était celle d'un enfant. Un jour qu'il cherchait la clef de la sacristie: "Prenez un hameçon, lui dit en riant son supérieur, et repêchez-la, elle est au fond du puits." Bonaventure le fit et retira la clef par le moyen indiqué. Dieu récompensa l'obéissant religieux par d'autres faits non moins extraordinaires.

On admirait sa dévotion au très Saint-Sacrement. Il passait des jours et des nuits auprès du Tabernacle, et souvent il y était ravi en extase; il avait soin que la lampe du sanctuaire ne s'éteignît jamais et veillât, pour ainsi dire, avec son âme. À sa première Messe, ses traits parurent illuminés, ses yeux étaient baignés de larmes; plusieurs fois dans sa vie il fut élevé au-dessus de terre pendant le Saint Sacrifice. Son zèle pour les âmes était si brûlant, qu'il disait un jour: "Si j'étais appelé auprès de quelques pauvres infirmes ou moribonds et que les portes fussent fermées, de façon que je ne susse par où sortir, je ne balancerais pas à me jeter par la fenêtre pour aller sauver leur âme."

Les historiens du bienheureux Bonaventure signalent plusieurs miracles et prophéties qu'il fit de son vivant et qui le rendirent célèbre dans les différents pays où l'obéissance le fit passer. Un jour, par exemple, ayant rencontré un lépreux, il le pressa sur son coeur, l'embrassa avec amour, et à l'instant même le lépreux fut délivré de son mal. Près de mourir, il demanda lui-même les sacrements, pria ses frères de lui pardonner tous les scandales de sa vie, et voulut descendre de son lit pour baiser les pieds de son supérieur; l'obéissance l'en empêcha. Il se mit à chanter des cantiques, récita trois Ave Maria et rendit son âme à Dieu sans agonie.

Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950