Vies des Saints
nos modèles et nos protecteurs

Bouquet spirituel:

17 juin

Bienheureux Frère Albert Chmielowski
Bienheureux Frère Albert Chmielowski
Soeur Lydia albertinesisters.org pinxit

Bienheureux Frère
Albert Chmielowski
Fondateur
(1845-1916)

Adam Chmielowski est né le 20 août 1845 à Igolomija, près de Cracovie. L’enfant était si faible et si chétif que les parents, dans un geste de foi, invitèrent des mendiants sur le parvis de l’église à le tenir, avec le parrain et la marraine, sur les fonts baptismaux, afin d’attirer sur le nouveau-né «la bénédiction du pauvre». C’est ce qui fera dire un jour au Frère Albert: «Je dois ma vie aux pauvres, il est juste que je la leur rende.»

Lorsque le petit Adam tomba gravement malade, sa mère fit une promesse à saint François: aussitôt guéri, elle l’emmena auprès du Christ miraculeux de Mogila, près de Cracovie, et le reçut là-bas de la bure franciscaine. En confiant ainsi son premier-né au petit Pauvre d’Assise, la pieuse mère ne se doutait pas à quel point un jour elle serait prise au mot.

Comme beaucoup d'autres jeunes patriotes polonais de son époque, Adam Chmielowski a pris part au soulèvement contre l'oppression des Russes en 1863. Après plusieurs beaux faits d'armes, l'intrépide soldat est gravement blessé à la jambe gauche, et a dû être amputé. Ses parents lui trouvent un refuge à Paris, où il étudie l'art et l'ingénierie. Il ne rentre en Pologne qu'après l'amnistie de 1874. Son expérience d'émigrant a fait naître en lui le désir d'aider ceux qui n'avaient rien; son atelier de peinture devient bientôt un refuge pour les sans-abri et les pauvres.

Adam devient membre du tiers ordre séculier de Saint-François, le 15 novembre 1888, fête de saint Albert le Grand, dont il prend le nom. Un jour, dans la figure d’un mendiant qui lui tendait la main, Frère Albert reconnut le visage du Christ aux outrages. Le Seigneur ne Se cache-t-Il pas dans Ses membres souffrants? Pourquoi donc Le chercher ailleurs? Inondé de lumières surnaturelles, il s’en va à travers les rues, reconnaissant dans le visage de chaque clochard qui passe, de chaque mendiant qui lui tend la main, la Face adorable de Jésus. Comment leur fermerait-il le coeur et les mains? Il donne tout ce qu’il a. Il vend ses toiles pour donner davantage. D'autres compagnons le rejoignent, et Albert fonde la Congrégation des Frères du Tiers Ordre de Saint-François, Serviteurs des Pauvres. Sous sa direction, un groupe de femmes, dirigé par Bemardina Jablonska, s'occupe des sans-abri de la ville; elles formeront la congrégation féminine des Albertines.

Le bienheureux Frère Albert a fondé vingt-et-un refuges dans différentes parties de la Pologne, aidant toute personne dans le besoin, sans distinction de nationalité, d'âge ou de religion. Fou d'amour pour les démunis, il a vécu dans la plus stricte pauvreté, ne voulant pas être traité mieux qu'eux.

Frère Albert est mort le jour de Noël 1916, à Cracovie, dans un hôpital pour indigents. L’enterrement, qui eut lieu en la fête des Saints Innocents, le 28 décembre, fut une vraie apothéose. Trois évêques présidaient à l’absoute et le cortège des prêtres «n’en finissait plus». Dans son discours funèbre, Mgr Nowak, évêque coadjuteur de Cracovie et grand ami de Frère Albert, n’hésitera pas à déclarer que «loin de prier pour son âme, il fallait invoquer son intercession», car «certainement il jouit au Ciel de son bien-aimé Jésus qu’en ce monde il avait si ardemment chéri».

Les congrégations albertines ont poursuivi son œuvre en Pologne, mais aussi en Italie, aux États-Unis et en Amérique latine.

Éditions Magnificat, Bx Frère Albert Chmielowski, Fou d'amour pour les pauvres