Vies des Saints
nos modèles et nos protecteurs

Bouquet spirituel:

8 avril

Bienheureuse Julie Billiart
Bienheureuse Julie Billiart

Bienheureuse Julie Billiart
Fondatrice de l'Institut de Notre-Dame
(1751-1816)

Née à Cuvilly, près de Compiègne en France, le 12 juillet 1751, la Bienheureuse Julie Billiart appartenait à une chrétienne famille de travailleurs.

Dès l’âge de sept ans, elle se plaisait à grouper autour d’elle les enfants du voisinage et leur enseignait le catéchisme. Contrairement à l’usage de l’époque, le curé de Cuvilly l’admit à la sainte Table à l’âge de neuf ans. Cinq ans plus tard, pressée d’être toute à Dieu, elle émit le vœu de chasteté perpétuelle.

En 1774, elle devint complètement percluse. Vingt-deux ans durant, Dieu la tint clouée sur un lit de douleur. Dans l’obscurité de sa pauvre chambre d’infirme, elle continua cependant à se livrer à son œuvre favorite: l’instruction religieuse des enfants.

Signalée à la fureur révolutionnaire, Julie Billiart — «la dévote», comme l’appelaient les impies, — fut sur le point d’être brûlée vive par une bande de forcenés; elle ne leur échappa qu’au prix de cruelles souffrances. Une de ses bienfaitrices la recueillit à Amiens.

Témoin du bien opéré par les instructions de la zélée percluse, le Père Varin, Supérieur des Pères de la Foi, lui ordonna de jeter les fondements d’un Institut religieux, voué à l’éducation des jeunes filles.

Julie s’adjoignit quelques compagnes désireuses comme elle de se consacrer au service de Dieu et des âmes. Avec deux de ses auxiliaires, dans une modeste chapelle d’Amiens, elle s’y engagea par vœu. L’Institut des Sœurs de Notre-Dame était fondé.

Au mois de juin de la même année, pendant une neuvaine au Sacré-Cœur, la Mère Julie recouvre miraculeusement la santé. Elle entend la dépenser sans mesure à la plus grande gloire de Dieu.

En 1806, elle ouvre à Amiens les premières classes pour élèves indigentes. Outre quatre fondations françaises qui n’ont pas subsisté, elle envoie des religieuses en Belgique, à Saint-Nicolas, en Flandre, à Namur et à Jumet. La Providence permit que la Congrégation des Sœurs de Notre-Dame, après avoir germé sur le sol de la France, fût transplantée en Belgique pour étendre de là ses rameaux sur le monde entier.

En effet, poussé par un conseiller indiscret qui voulait changer les Règles de l’Institut, l’évêque d’Amiens suscita des difficultés à la Fondatrice, reprit la maison qu’il avait louée aux religieuses et leur déclara qu’elles étaient libres de se retirer dans un autre diocèse, à leur choix. Soumise à la volonté de Dieu, la Bienheureuse répéta dans l’épreuve comme dans les consolations: «Ah! Qu’Il est bon, le bon Dieu!»

C’était en 1809. La Congrégation s’établit définitivement en Belgique où les fondations se multiplièrent. Namur devint le siège de la Maison-Mère.

Les années de guerre 1813-1815 devaient causer à la Mère Julie des inquiétudes qui achevèrent de ruiner sa santé. Le 8 avril 1816, elle alla recevoir l’éternelle récompense de ses longues épreuves et de son dévouement à la jeunesse.

Saint Pie X la béatifia en 1906.

Vie des Saints pour chaque jour de l'année, à l'usage des Frères des écoles chrétiennes, Paris, Procure Générale, 1932