Bouquet spirituel:
28 Mars
Jeanne-Marie de Maillé naquit en Touraine, de très haute famille. Dès l'âge de dix ans elle se faisait remarquer par sa piété, surtout envers Marie; à onze ans, elle fut pour la première fois ravie en extase, le jour de Noël, et Marie lui apparut tenant dans Ses bras le divin Enfant. Une maladie, en la conduisant jusqu'aux portes du tombeau, servit à la détacher de plus en plus de la terre et à la rapprocher de Dieu.
Mariée, malgré sa répugnance et malgré son voeu de chasteté, à un jeune et vertueux seigneur, elle obtint de lui de vivre dans une parfaite continence. Leur château était le rendez-vous d'une multitude de pauvres, et les nobles châtelains étaient regardés comme la Providence de tous.
Devenue veuve après seize ans de mariage, Marie eut à subir de dures épreuves qui l'élevèrent à une plus haute sainteté: elle fut chassée du château par la famille de son mari et se trouva pauvre, n'ayant pas une pierre pour reposer sa tête. Reçue au château paternel, elle y continua plus que jamais sa vie de charité et de prières.
Quand elle allait à l'église ou en revenait dans les ténèbres, on la voyait souvent précédée d'une lumière céleste qui lui traçait la route. D'après l'ordre de la Sainte Vierge, elle entra dans le Tiers-Ordre de saint-François et se retira dans une chétive demeure, près du couvent des Cordeliers, à Tours.
On ne sait qu'admirer le plus dans cette nouvelle vie, ou les effrayantes mortifications, ou les trésors de cette charité sans bornes qui faisait d'elle la soeur, l'amie, la servante, l'esclave des pauvres, des malades, de tous les malheureux, ou sa piété angélique signalée par tant de miracles, ou les faveurs sans nombre qu'elle reçut du Ciel, ou les éclatantes conversions dues au zèle brûlant de son coeur d'apôtre.
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950