Vies des Saints
nos modèles et nos protecteurs

Bouquet spirituel:

«Celui qui voudra sauver sa vie, la perdra.»

S. Marc 8, 35

17 avril

Bienheureuse Claire Gambacorti
Un chevalier apporte à la bienheureuse Claire Gambacorti
un crucifix miraculeux trouvé dans une église ruinée

Bienheureuse
Claire Gambacorti
Vierge, Dominicaine
Patronne de Pise
(1362-1419)

Claire Gambacorti, fille d'illustre famille, vint au monde à Pise. Jeune encore, elle voulut n'avoir d'autre époux que Dieu.

Chaque jour on la voyait s'acheminer vers une humble maison où gisait une pauvre malade abandonnée, dont le corps n'était qu'une plaie; son visage fétide et repoussant, dévoré par un affreux ulcère, n'était plus reconnaissable. L'enfant consolait la pauvre affligée, préparait sa nourriture, faisait son lit, pansait ses plaies et ne s'éloignait jamais sans avoir approché son beau et frais visage de ce visage souillé et infect pour y déposer un baiser affectueux.

La jeune fille, n'ayant pu obtenir le consentement de son père, entre à son insu chez les Clarisses et y prend le voile sous le nom de Claire. Mais aussitôt son frère, furieux, va l'y saisir avec des hommes d'armes et la ramène au palais paternel, où elle est enfermée et abandonnée pendant trois jours. Joyeuse dans son épreuve, elle se livre à la contemplation et goûte en Dieu une paix profonde: "Que mon corps périsse, s'écrie-t-elle, avant qu'il plaise à d'autres yeux qu'à ceux de mon Jésus."

Après de longues et inutiles vexations, sa famille consent enfin à la laisser partir, non au couvent des Clarisses, mais au couvent des soeurs de Saint-Dominique. Ses exemples ranimèrent la ferveur dans la communauté: elle était la plus humble et la plus pauvre; elle ne voulait porter que les vêtements abandonnés par ses soeurs comme trop usés; elle se contentait souvent, pour nourriture, des restes de ses soeurs.

Devenue prieure, elle fut davantage encore le modèle de ses religieuses. Le sacrifice le plus héroïque de sa vie fut de voir son frère, poursuivi par des assassins, frapper à la porte de son couvent, et de ne pouvoir pas lui ouvrir; elle dut se résigner à le voir tomber sous les coups de ses ennemis. Elle ne fut pas moins héroïque à pardonner à celui qui avait massacré son père et ses frères.

Près de mourir, elle disait dans ses souffrances: "Seigneur, me voici en Croix avec Vous!"

Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950

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