Bouquet spirituel:
15 Août
Cette fête a pour objet de célébrer à la fois la bienheureuse Mort, la glorieuse Résurrection et la triomphante Assomption de la très Sainte Vierge au Ciel.
Jésus avait souffert la mort pour racheter le monde; Marie, dans le plan de la Providence, devait suivre Son divin Fils et mourir. Mais Sa mort ne ressembla en rien à celle du commun des hommes; elle eut pour unique cause l'excès de Son amour et de Ses désirs; elle ne fut accompagnée d'aucune douleur, ni suivie de la corruption du tombeau. Jésus devait tous ces privilèges à Sa sainte Mère.
La tradition rapporte que les Apôtres, dispersés dans l'univers pour prêcher l'Évangile, se trouvèrent miraculeusement réunis autour du lit de mort de Celle qui avait présidé à la naissance et aux premiers développements de l'Église. Trois jours après la mort de Marie, visitant le virginal tombeau avant de se séparer, ils furent les heureux témoins d'une grande merveille. On entendit dans les airs d'harmonieux cantiques; un parfum délicieux s'exhalait du tombeau de Marie; et lorsqu'on l'eut ouvert, on n'y trouva que des fleurs fraîches et vermeilles: les Anges avaient transporté dans les Cieux, en corps et en âme, la Mère du Sauveur.
On ne peut que soupçonner ici bas avec admiration l'accueil qui fut fait à Marie par la Très Sainte Trinité, à laquelle Elle avait été associée d'une manière si sublime dans le mystère du salut des hommes, par Jésus-Christ Son Fils bien-aimé, par les légions des Anges, les Patriarches, les Prophètes, tous les Saints de l'Ancien Testament et les élus de la loi nouvelle. Les plus grands serviteurs de Marie, dans leurs contemplations, se sont plu à dépeindre Son triomphe incomparable, Son couronnement, Sa gloire en ce grand jour.
Mais le triomphe et la gloire de Marie sont éternels. La fête de l'Assomption, outre Sa mort toute sainte, Sa Résurrection et Son couronnement, célèbre Sa royauté toute-puissante. Elle est la Reine du Ciel, la Reine des Anges et des Saints, la Reine de l'Église terrestre, la Reine de l'Église du Purgatoire; et c'est Elle que David a dépeinte dans ses Psaumes: "La Reine S'est assise à Votre droite, couverte d'un manteau d'or, environnée et tout étincelante des richesses les plus variées." L'Assomption de Marie réclamait une définition de foi: l'Église a proclamé ce dogme le 1er novembre 1950. Gloire à Marie!
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950
Avec raison, on nomme l’Assomption la plus grande solennité en l’honneur de la Vierge Marie. De toutes les fêtes de Son Fils, Notre-Seigneur Jésus-Christ, la plus grande est la Résurrection. L’Assomption de la Vierge Marie aussi est vraiment une résurrection. Jésus ressuscite par Sa propre puissance, Marie ressuscite en corps et en âme, par la volonté et la puissance de Dieu, trois jours après Son trépas, comme Son Fils.
La Vierge immaculée, préservée de la tache du péché originel, n’était pas sujette à la mort, qui est le châtiment du péché d’Adam et Ève. Mais Elle voulait tellement ressembler à Son Jésus, mort pour expier nos péchés, qu’Elle a choisi de passer Elle aussi par la mort. Nous La nommons Corédemptrice, parce qu’Elle a voulu porter les péchés du monde avec Son Fils, pour Lui ressembler.
Nous ne pouvons pas imiter la Vierge Marie qui monte glorieuse au Ciel, mais nous devons L’imiter en nous appliquant à ressembler à Jésus. C’est le plus grand exemple de la Vierge Marie. Elle voulait ressembler à Jésus en toutes choses, et c’est pour cela qu’Elle est couronnée dans le Ciel.
Père Mathurin de la Mère de Dieu