Vies des Saints
nos modèles et nos protecteurs

Bouquet spirituel:

«Celui qui M'a envoyé est avec Moi et Il ne M'a pas laissé seul, parce que Je fais toujours ce qui Lui plaît.»

S. Jean 8, 29

10 mai

Saint Antonin
Saint Antonin

Saint Antonin
Archevêque de Florence
(1389-1459)

Saint Antonin naquit à Florence. À quinze ans il alla s'offrir aux Dominicains de Fiesole. Le supérieur, voyant cet enfant si délicat, craignit qu'il ne pût s'astreindre aux austérités de la règle:

"Qu'étudiez-vous? dit-il à Antonin.

-- Le Droit canonique.

-- Eh bien! ajouta le religieux pour le décourager, quand vous saurez le Droit par coeur, nous vous recevrons."

Un an après, Antonin revenait, possédant toute la science demandée. C'était un signe clair de l'appel divin, et les religieux n'eurent pas à se repentir de l'avoir admis, car il devint bientôt de tous le plus humble, le plus obéissant, le plus mortifié, le plus régulier.

L'onction sacerdotale l'éleva plus haut encore, et toutes les fois qu'il offrait le saint Sacrifice, on le voyait baigné des larmes de l'amour divin. Tour à tour prieur en huit couvents, il en renouvela la ferveur et la discipline. Quand il apprit, au retour de la visite d'un de ses monastères, sa nomination à l'archevêché de Florence, fuir et s'ensevelir dans la solitude fut sa première pensée; mais on le mit dans l'impossibilité de réaliser son projet. Il entra dans sa cathédrale pieds nus; sa tristesse faisait contraste avec la joie de son peuple.

Saint Antonin sut concilier les obligations de l'épiscopat avec l'austérité monastique. Sa maison ressemblait plus à un couvent qu'à un palais, et dame Pauvreté y tenait seule lieu de train et d'équipage. Il n'avait point de buffets ni de tapis, ni de vaisselle d'argent, ni de chevaux, ni de carrosses; il accepta dans sa vieillesse un mulet, dont il ne se servait que par besoin. Jamais il ne refusait à un pauvre qui lui tendait la main; s'il se trouvait sans argent, il vendait ses pauvres meubles pour subvenir à leurs besoins; il alla même jusqu'à se dépouiller pour couvrir des misérables.

Homme de prière, il le fut au point qu'il semblait être toujours en retraite; mais il était aussi homme des saintes études; il passait les nuits au travail, et c'est à cette privation de sommeil que nous devons ses précieux ouvrages.

Sa grande fermeté, jointe à son immense charité, opéra à Florence un bien incalculable. Un jour que l'autorité civile menaçait de le chasser, à cause d'une mesure pleine de vigueur qu'il avait prise, il dit: "Chassez-moi, je trouverai toujours un asile!" Et il montrait une clef de couvent pendant à sa ceinture. Il mourut à soixante-dix ans. Son nom reste dans l'Église comme le nom d'un des plus savants canonistes qui l'aient illustrée.

Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950

Liste alphabétique des noms des Saints