Vies des Saints
nos modèles et nos protecteurs

Bouquet spirituel:

«Tous, inspirez-vous l'humilité les uns aux autres, car Dieu résiste aux superbes, et donne Sa grâce aux humbles.»

I S. Pierre 5, 5

15 décembre

Bienheureux Jean Le Déchaussé
Bienheureux Jean Le Déchaussé

Bienheureux
Jean Le Déchaussé
Religieux de Saint-François
(1280-1349)

Le bienheureux Jean le Déchaussé naquit aux environs de Quimper. Il fut ouvrier dans sa jeunesse, il faisait et dressait des croix, bâtissait des ponts et des arches; les travaux utiles à la gloire de Dieu ou au bien du prochain lui étaient les plus agréables. Toutefois Dieu l'appelait plus haut, et à force de persévérance il put s'instruire et recevoir le sacerdoce. Dès lors, sa vie fut très austère; il jeûnait trois fois la semaine au pain et à l'eau, il visitait les malades et les pauvres, et il était l'objet de la vénération universelle.

Pendant treize ans il fut curé dans son diocèse; jamais il ne se servait de cheval; il allait toujours à pied et sans chaussures, d'où lui est venu le nom de Déchaussé. Sa vie pauvre lui eût permis de mettre de l'argent en réserve, mais les indigents recevaient tout son superflu et parfois même de son nécessaire. Le saint prêtre entra ensuite dans l'Ordre de Saint-François.

Au couvent de Quimper, frère Jean parut bientôt le plus humble et le plus mortifié de tous. L'esprit de pauvreté lui faisait prendre les plus vieux habits, qu'il raccommodait lui-même. Comme il n'avait rien à donner, il sollicitait les riches et par eux soulageait les misérables. Il se levait toutes les nuits bien avant les autres, et bien souvent ses nuits entières se passaient dans les délices de l'oraison. Le démon lui fit parfois une guerre terrible; mais le saint religieux, confiant en Dieu, manifestait son mépris au tentateur, en l'appelant du nom de chien, et le chassant par quelques cris de l'âme empruntés aux psaumes. Sa mortification était effrayante; sauf quarante jours de l'année, il jeûnait continuellement, et d'ordinaire au pain et à l'eau; pendant seize ans, il ne goûta ni viande, ni vin. Il se dévoua au service des pestiférés, offrit à Dieu sa vie en sacrifice et mourut du terrible fléau.

Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950

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